P-au-P, 2 déc. 2015 [AlterPresse] --- Des patients et patientes ont plaidé en faveur d’une meilleure gestion des fonds alloués à la lutte contre le sida, à l’occasion de la commémoration de la journée mondiale du sida, le mardi 1er décembre 2015.
Une exposition de brochures, de livres, de robes ainsi que de bracelets fabriqués par les personnes vivant avec le Vih/sida (Pvvih), entre autres, a eu lieu à l’occasion de cette commémoration à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Organisée par le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp), cette activité a été réalisée sous le thème : « Zéro nouvelle infection, zéro stigmatisation et discrimination, zéro décès ». Le slogan mis en avant est : « Je n’attraperai pas, je ne contaminerai pas, je m’engage ».
Des personnes atteintes du sida ont profité de cette occasion pour dénoncer les principales organisations internationales et le Mspp qui, disent-elles, ne jouent pas vraiment leur rôle dans la lutte contre le sida.
La plus forte somme d’argent alloué au programme de gestion des programmes va directement aux Organisations non gouvernementales (Ong) qui récupèrent tous les programmes des associations locales œuvrant dans la lutte contre le Vih-sida comme ceux liés à l’appui psychosocial, au soutien, à la sensibilisation et la prévention.
Les chiffres font état de 150 mille personnes infectées par le Vih-sida à l’échelle nationale, dont 65 milles sont sous traitements des antirétroviraux (Arv), indique Saurel Beaujour, vivant avec le Vih-sida et militant de la cause des personnes infectées.
S’il y avait une bonne gestion de l’argent, plus de Pvvih auront accès aux traitements anti rétroviraux, estime-t-il.
Pour sa part, la coordonnatrice de l’association des femmes haïtiennes infectées et affectées par le Vih (Afhiavih), Malia Jean, condamne les stigmatisations dont sont victimes les Pvvih au quotidien
Elle appelle la population à adopter une attitude responsable en vue d’éviter la transmission du Vih, et les personnes qui sont testées positives à garder leur positivité afin de lutter contre la stigmatisation et la discrimination.
Le représentant de l’Organisation panaméricaine de la santé/ l’organisation mondiale de la santé en Haïti (Ops/Oms), le Français Jean Luc Poncelet plaide en faveur d’une redéfinition de nouvelles stratégies afin de recueillir plus de fonds pour des programmes liés à la prise en charge.
« Il faut que le nouveau parlement comprenne que la santé n’est pas une dépense, mais plutôt un investissement. En investissant dans la santé, il y aurait beaucoup plus d’emplois », avance-t-il.
Le taux de prévalence du sida est estimé à 2, 2 % sur le territoire national. [bd emb gp apr 02/12/2015 13:40]