Actualisation : 28 nov. 2015, 13:00
P-au-P, 27 nov.2015 [AlterPresse] --- Le modèle de transition serait l’option la moins coûteuse pour le pays, dans le contexte de crise politique actuelle, estime le journaliste et entrepreneur Ives Marie Chanel.
« L’opposition est entrain de rater le momentum de se rassembler derrière un leader désigné parmi les candidats les “mieux classés” pour affronter le candidat officiel », avertit Ives Marie Chanel, invité à l’émission "TiChèzBa", prévue pour être diffusée samedi et dimanche sur la station en ligne AlterRadio.
Il souligne que la réussite d’une telle démarche devrait passer par la signature d’un accord politique pour la mise en place d’un gouvernement de coalition.
Dans les résultats définitifs de la présidentielle, publiés par le Cep, le mardi 24 novembre, Jovenel Moïse, placé en première position avec 508,761 votes, soit 32.76 %, et le candidat de la Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh), Jude Célestin, en deuxième place avec 392, 782 votes, soit 25.29 % devraient participer au deuxième tour de la présidentielle.
Suite à ces résultats considérés frauduleux, des secteurs politiques d’opposition organisent des protestations dans les rues de Port-au-Prince pour exiger le départ du Conseil électoral provisoire (Cep), du chef de l’Etat Michel Martelly et l’expulsion de la course du candidat du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, Jovenel Moise, pour fraudes électorales lors du premier tour du 25 octobre.
Prévu pour le 27 décembre 2015, le second tour de la présidentielle est annoncé dans un contexte marqué par des tractations et des mobilisations anti-gouvernementales à travers les rues.
De nouvelles tentatives de fraudes aux élections du 27 décembre déboucheraient sur une radicalisation du mouvement devant conduire, si ce cas de figure se présente, à la chute du régime, anticipe Ives Marie Chanel.
Au cas où Jude Célestin déciderait d’affronter seul Jovenel Moise au second tour de la présidentielle, il serait désavoué par ses pairs et se retrouverait seul devant cet échec qui ne marquerait pas pour autant une victoire garantie pour la bande à Martelly, analyse-t-il.
L’Installation de Jovenel Moise dans des conditions d’illégitimité conduira de toute façon à la même radicalisation et aura les mêmes résultats qu’en 2004, lorsque l’ancien président Jean-Bertrand Aristide a du fuir le pays, augure-t-il.
Toutefois, une abstention ou un retrait de Célestin et de ses poursuivants permettra au Conseil électoral provisoire « de boucler le processus avec la sensation d’un forfait décidé lors d’un match de football », fait-il remarquer.
Dans ce cas encore, une accession de Jovenel Moise à la tête de la présidence aura les mêmes effets de conduire à une contestation permanente jusqu’à la chute du nouveau pouvoir, analyse le journaliste.
Alors que les controverses politiques demeurent encore vives, le Cep annonce l’ouverture officielle de la campagne électorale pour le second tour de la présidentielle, du 26 novembre au 22 décembre 2015.
Une manifestation antigouvernementale s’est encore déroulée à Port-au-Prince le jeudi 26 novembre et a été émaillée de violence. Plusieurs journalistes ont été agressés par des individus participant au mouvement et plusieurs manifestants ont été arrêtés par la police.
D’autres manifestations sont annoncées, dont l’une le dimanche 29 novembre 2015. [emb gp apr 27/11/2015 15 : 30]
TiChèzBa : A écouter sur AlterRadio
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