P-au-P., 17 nov. 04 [AlterPresse] --- L’ex major et ancien sénateur contesté, Dany Toussaint, dirigeant du Mouvement Démocratique Réformateur Haïtien (MODEREH), appelle l’administration Alexandre/Latortue à utiliser le savoir faire des membres des anciennes Forces Armées d’Haïti afin de faire cesser la violence qui sévit dans le pays depuis le 30 septembre dernier.
Toussaint, ancien membre influent du parti Famille Lavalas de l’ex Président Jean Bertrand Aristide, a créé récemment son propre parti politique de concert avec son ancien collègue Prince Pierre Sonson et l’ancien député Joseph Lambert.
Il invite les autorités à utiliser les militaires au sein de ce qu’il appelle « une force de sécurité intérimaire » pour faire face au climat d’insécurité alimenté par les partisans armés d’Aristide, qui ont lancé depuis plus d’un mois et demi un mouvement violent désigné sous le nom de code « opération Bagdad », pour exiger le retour physique de leur leader en Haiti.
Aristide vit présentement en Afrique du Sud après avoir été reçu en Centre-Afrique et en Jamaique, suite aux événements qui ont conduit à sa chute en février dernier.
L’ancien chef de la police intérimaire laisse entendre que les armes détenues par les bandits armés viennent de la Police Nationale d’Haïti et sont de tout calibre. « Des anciens policiers, qui sont actuellement licenciés, avaient assuré la distribution », déclare-t-il.
Selon Dany Toussaint la « force de sécurité intérimaire » devra compter 2000 hommes exclusivement des militaires : ceux déjà intégrés au sein de la police, et les militaires démobilisés qu’il appelle lui-même « nos héros créoles du XXIème siècle ».
« Cette force s’occuperait de l’anti-guérilla urbaine », affirme Dany Toussaint. 1100 de ces hommes devraient être affectés à Port-au-Prince, et le reste dans les différents départements géographiques du pays, avance le dissident lavalas. « Entre temps la PNH se désengagera du combat et s’occupera de l’insécurité socio-économique », ajoute-t-il.
La proposition de Dany Toussaint arrive quelques heures après l’inquiétude exprimée par l’expert des Nations Unies, Louis Joinet, sur la montée de l’insécurité en Haiti. L’expert, qui vient de clôturer sa 5ème mission en Haïti, dit constater que dans certains endroits du pays, les anciens militaires se substituent aux forces de police notamment à Petit Goave (Ouest), Hinche (Plateau Central) et procèdent à des arrestations. Ce que déplore le magistrat.
Louis joinet a fait savoir que la violence a changé de camp mais que la situation des droits humains reste toujours inquiétante dans le pays. Il a promis d’y revenir en mars 2005 afin de terminer son rapport sur les violations des droits humains, qu’il compte soumettre à l’ONU en avril 2005. [fl apr 17/11/04 18 : 49]