Correspondance Gerdy Jérémie
Jacmel, 1er décembre 2015 [AlterPresse] --- De janvier à novembre 2015,18 cas de viols ont été enregistrés dans le département du Sud-Est, indique la Brigade de protection des mineurs (Bpm), à l’occasion de la journée internationale contre la violence faite aux femmes et aux filles, le 25 novembre 2015.
Ces cas, traités et acheminés au parquet près le tribunal civil de Jacmel, ont été majoritairement perpétrés, dans les ménages, par des parents ou proches des victimes.
Ces dernières sont des enfants âgés de 7 à 17 ans, explique l’adjoint de la Bpm, Dieucibon Jeudy.
« Il arrive souvent que l’agresseur accompagne la victime pour porter plainte. Ce qui rend généralement notre tâche plus difficile », déplore-t-il.
La Bpm affirme éprouver de l’embarras à renvoyer la victime dans son foyer, quand l’agresseur présumé a des liens de parenté avec celle-ci.
L’organisation féministe Fanm Deside, établie à Jacmel, héberge actuellement 9 enfants, dont 5 ont été victimes de viols et les 4 autres de maltraitance.
Cet accompagnement entre dans le cadre d’un projet de prise en charge des victimes de violences dans un centre d’hébergement, appelé « Centre Magalie pour la vie », en hommage à la militante féministe Magalie Marcelin (Ndlr : 1962 - 2010, décédée à 47 ans dans le tremblement de terre du 12 janvier 2010), précise Nadia Lafleur, une des responsables de Fanm Deside.
Dans le Sud-Est, les cas sont nombreux d’enfants en domesticité, souvent objet d’agressions physiques et de maltraitance.
Dans la majorité des cas, ces enfants proviennent de villages ruraux, où leurs parents peinent à joindre les deux bouts, confient à AlterPresse des habitants.
Face à cette situation, la Bpm lance un vibrant appel aux parents pour qu’ils assument leurs responsabilités en ce qui concerne, notamment, la sécurité de leurs enfants. [gj emb apr rc 1er/12/2015 1:50]