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Haïti-Politique : Consensus presque impossible, selon Akao

Akao opte pour une reprise des élections

Il n’y a aucune volonté de renverser le système en place, mais au contraire de conserver le statu quo, relève le parti politique Akao.

P-au-P, 24 nov. 2015 [AlterPresse] --- La distance sociale constituerait un obstacle au dialogue entre les protagonistes dans la conjoncture politique actuelle marquée par une crise électorale, estime le porte-parole du parti politique Aksyon pou konstwi yon Ayiti òganize (Akao), Christian Rousseau, dans une interview accordée à la station en ligne AlterRadio.

« Le dialogue national n’est pas la meilleure solution. C’est d’ailleurs un discours de magouille, en raison de la distance sociale existante entre les différentes catégories sociales », souligne le professeur.

« Ce dialogue est presque impossible », ajoute-t-il.

Depuis le jeudi 5 novembre 2015 (adate de la publication des résultats préliminaires de la présidentielle du 25 octobre 2015), des manifestations se poursuivent, principalement à Port-au-Prince, pour contraindre le Conseil électoral provisoire (Cep) à évaluer les résultats de la présidentielle du 25 octobre 2015, considérés comme frauduleux par plusieurs partis politiques et des organisations nationales d’observation.

Le problème de fraudes ne peut pas être solutionné seulement à partir du système technique, parce que les deux moments - durant lesquels les possibilités de fraudes sont les plus élevées - sont d’abord le transport des urnes et, ensuite, leur arrivée dans le Centre de tabulation des votes (Ctv), relève Akao.

D’ailleurs, la commission indépendante formée ne permettrait pas de découvrir les fraudes techniques, parce que tout a déjà été nettoyé. Trop de temps est passé.

Le vote électronique pourrait vraiment aider à faire face à cette situation, avance le porte-parole du parti politique Akao.

Akao opte pour une reprise des élections même si, dit-il, c’est difficile.

Une transition n’est pas non plus la solution adéquate, affirme Rousseau, reconnaissant combien l’organisation des élections, dans les normes, nécessite une forme de transition, avec « un objectif clair et bien défini ».

Depuis la publication des résultats préliminaires de la présidentielle du 25 octobre 2015, on assiste à une situation explosive un peu partout sur le territoire national.

Des violences sont perpétrées lors de manifestations anti-gouvernementales, visant à dénoncer d’éventuelles fraudes massives en faveur du candidat à la présidence pour le Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, Jovenel Moise.

Ce dernier est arrivé en tête des résultats préliminaires officiels avec 511,992 votes, soit 32.81% des électrices et électeurs.

Suite à une vérification, durant le week-end écoulé, au Centre de tabulation des votes (Ctv) qui confirme des fraudes et irrégularités électorales, le parti politique Fanmi Lavalas appelle le Conseil électoral provisoire (Cep) à sanctionner les personnes et institutions impliquées dans les fraudes électorales.

L’espace de résistance patriotique, très hostile au gouvernement actuel, souhaite, pour sa part, la mise en place d’un gouvernement de transition et le départ de l’actuel Cep.

Vigilance face à la communauté internationale

Appelant la population à la vigilance, le parti politique Akao rejette l’idée de confier à la communauté internationale la réalisation des élections dans le pays.

Les forces politiques ont augmenté le poids de la communauté internationale dans le processus électoral qui échappe au conseil électoral provisoire (Cep), fustige-t-il.

Akao évoque la gestion financière du processus électoral par l’internationale, qui pose des conditions lui permettant d’en avoir le contrôle.

Il n’y a aucune volonté de renverser le système en place, mais au contraire de conserver le statu quo.

Pourquoi cet intérêt de l’internationale pour Haïti ?, se questionne-t-il.

Il y a de gros investissements de l’internationale, qui cherche la rentabilité à court terme en Haïti, met en avant le parti politique Akao pour tenter d’expliquer la situation actuelle.

On continue de nous faire payer la révolution de 1804, condamne-t-il, soulignant le racisme du système international envers de petits pays, comme Haïti. [nj emb rc apr 24/11/2015 15:30]