Correspondance Ronel Odatte
P-au-P, 23 nov. 2015 [AlterPresse] --- Des industries de transformation de la canne à sucre seront opérationnelles en 2016, à Thomonde et à Maïssade, apprend AlterPresse, lors d’un atelier d’échanges,, réalisé à Maïssade le vendredi 20 novembre 2015.
Bientôt les communes de Maïssade et de Thomonde seront dotées de machines capables de transformer la canne à sucre en « rapadou » de haute qualité, en panela (sucre) et en sirop de canne, annonce Marlyne Aubert de l’Organisation non gouvernementale « Agronomes vétérinaires sans frontières », lors de cet atelier sur les techniques de production et de transformation de la canne à sucre.
Ces zones n’auront plus besoin d’importer du sucre parce qu’elles ont de fortes potentialités agricoles pour répondre aux besoins des consommateurs locaux, soutient-elle.
« Du sucre, 100% naturel sera disponible », se vante-t-elle.
Lié à la transformation de la canne à sucre à Maïssade et Thomonde, ce projet de renforcement de l’entreprenariat rural et des filières de valorisation des produits agricoles (Pwofipa’n) est financé par l’Union européenne à hauteur d’un million quatre cent mille euros (1, 400.000 euros).
Il sera exécuté par Agronomes vétérinaires sans frontières.
Au cours de l’année 2013, des producteurs de canne à sucre et de clairin de Maïssade ont été désespérés face à l’envahissement du sucre importé sur le marché local.
L’éthanol parachuté en contrebande a fait baisser le prix du sirop de canne, passant de 2, 000 à 1, 200 gourdes le baril.
Le baril du sirop se vend actuellement à 3000 gourdes.
L’atelier du 20 novembre a permis aux participantes et participants, dont des membres d’associations paysannes, pour la plupart, de mieux comprendre la problématique de la canne à sucre dans le Plateau Central.
Le moment est venu pour que les agricultrices et agriculteurs créent leurs propres richesses à partir de la production de la canne à sucre, déclare le coordonnateur régional de « Agronomes et vétérinaires sans frontières », Camille Joseph.
Haïti était une colonie riche et prospère grâce à ce produit qui a permis à la France de tirer beaucoup de bénéfices, rappelle-t-il.
« Aujourd’hui, il est possible de refaire l’histoire, on peut rebâtir toute une économie avec la canne à sucre », indique-t-il.
Pour pouvoir réaliser une barre de rapadou, le paysan a besoin de 100 kilos de canne à sucre alors que cela se vend à 150 gourdes sur le marché, fait-il savoir.
Il faut transformer la canne sucre en d’autres produits pour que les agricultrices et agriculteurs puissent en bénéficier, encourage Camille Joseph.
Ont pris part à cet atelier des partenaires du projet dont des représentants du Mouvement paysan de papaye (Mpp), du Veterimed, de l’école moyenne de développement de Hinche, du Conseil national de financement populaire et de la coopérative caisse populaire.
Plusieurs présentations ont eu lieu, dont celle de l’ingénieur-agronome Makenson Exil, un cadre du Mpp, sur l’analyse technico-économique de production et de transformation de la canne.
Cette présentation a été suivie d’une présentation vidéo sur un essai de fabrication de Panela (sucre) à Thomonde. [ro emb gp apr 23/11/2015 15 : 10]