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Haïti-Élections : Le parti Fanmi Lavalas exige du Cep des sanctions contre les fraudeurs

P-au-P, 23 nov. 2015 [AlterPresse] --- Quelques heures après une vérification au Centre de tabulation des votes (Ctv), le parti Fanmi Lavalas appelle le Conseil électoral provisoire (Cep) à sanctionner les personnes et institutions impliquées dans les fraudes électorales, lors de la présidentielle du 25 octobre 2015.

« Comme le prévoit le décret électoral, le Cep doit prendre des sanctions contre toutes les institutions, toutes les personnes et mêmes tous les membres de l’institution électorale qui ont participé dans les fraudes massives », recommande la candidate à la présidence pour le parti, Dr Maryse Narcisse, lors d’une conférence donnée le dimanche 22 novembre 2015.

« Ce coup d’Etat électoral ne passera pas. Fanmi Lavalas demande au peuple de continuer à se mobiliser » pour le respect de ses votes, déclare-t-elle, dénonçant une fraude massive planifiée et organisée à toutes les étapes du processus électoral.

Narcisse avait dénoncé une vaste fraude en faveur de Jovenel Moise, candidat à la présidence du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, arrivé en première position dans les résultats de la présidentielle du 25 octobre.

Une décision du Bureau du contentieux électoral national (Bcen) a fait droit à la requête de la candidate de Fanmi Lavalas, Maryse Narcisse, de procéder à une vérification au Ctv.

La vérification du Ctv, débutée le samedi 21 novembre 2015 pour prendre fin le dimanche 22 novembre 2015 confirmerait des fraudes massives lors du premier tour de l’élection présidentielle du 25 octobre 2015 en Haïti.

Un échantillon de procès-verbaux, au niveau de plusieurs départements, a été examiné par une équipe de Fanmi Lavalas, en présence des conseillers électoraux Ricardo Augustin et Jaccéus Joseph - en tant que juges au Bcen - et d’observateurs nationaux.

Des représentants du Phtk et des techniciens du Centre de tabulation ont été également présents sur les lieux.

Un sondage à la sortie des urnes de l’Institut brésilien Igarapé, rendu public cette semaine, montre que les résultats préliminaires officiels de la présidentielle pourraient ne pas refléter la volonté des électeurs.

L’enquête, basée sur des entretiens avec plus de 1,800 électeurs de 135 centres de vote dans l’ensemble des dix départements d’Haïti, révèle que Jovenel Moïse aurait reçu les votes de 6.3% des répondants de l’enquête, contrairement aux 32% qui lui sont attribués dans les résultats préliminaires.

Depuis plus deux semaines, des manifestations se poursuivent principalement à Port-au-Prince pour contraindre le Cep à évaluer les résultats de la présidentielle du 25 octobre 2015, considérés comme frauduleux par plusieurs partis politiques et des organisations nationales d’observation. [emb gp apr 23/11/2015 11 : 20]