P-au-P, 22 nov. 2015 [AlterPresse] --- L’organisation « New England Human Rights » (Nehro) dénonce les arrestations illégales et les détentions arbitraires de militants politiques, candidats et proches de l’opposition politique, suite aux résultats préliminaires de la présidentielle du 25 octobre 205, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Depuis la publication, le jeudi 5 novembre 2015, de ces résultats préliminaires, Haïti est dans « une impasse électorale » qui provoque beaucoup de protestations, de colères et de frustrations au sein de la population haïtienne, relève la Nehro.
Elle condamne l’assassinat, quelques minutes après la publication de ces résultats préliminaires, d’un membre de la Plateforme politique Pitit Desalin, connu sous le nom de Maxo Gaspard.
La situation, qui se développe actuellement dans le pays, est inacceptable, signale l’organisation.
« Par ambition de tout contrôler et de faciliter un seul secteur du pays, le gouvernement et le Conseil électoral provisoire (Cep) ont délibérément contribué à enfoncer la crise politique que traverse le pays depuis environs cinq (5) ans », déplore-t-elle.
Le déploiement des forces de l’ordre, de la Mission des nations unies de stabilisation en Haïti (Minustah) et de celles de toutes les entités de la Police nationale d’Haïti (Pnh) constitue une stratégie employée par le gouvernement pour intimider la population à protester et les empêcher de manifester, estime-t-elle.
Le droit de participer dans des manifestations publiques à des fins culturelles, sociales, économiques et politiques est garanti par la constitution du pays, rappelle l’organisation de défense des droits humains.
La « New England Human Rights » dénonce « fermement » l’agression physique contre quatre des candidats à la présidence dans les élections du 25 octobre 2015, à savoir Jean Henry Céant de la plateforme Renmen Ayiti, Maryse Narcisse de Fanmi Lavalas, Steven Benoît de la Plateforme Conviction et Jean-Charles Moïse de la Plateforme Pitit Desalin.
Plusieurs personnes, dont au moins deux candidats à la présidence, le sénateur Steven Irvenson Benoît et l’ancien sénateur Jean-Charles Moîse, ont été blessées pendant la dispersion violente, par la police nationale, d’une manifestation de l’opposition le mercredi 18 novembre 2015, à Pétionville (périphérie est).
La manifestation de plusieurs milliers de personnes réclamait une évaluation indépendante des résultats préliminaires de la présidentielle du 25 octobre 2015.
La Nehro « condamne aussi le fait que les forces de l’ordre lancent, sans considération aucune, des bombes lacrymogènes dans des endroits, où il y a des élèves, et des enfants de tout âge, ce qui met en péril la santé et la vie de ces derniers ».
Elle critique « les agissements inconsidérés » des forces de l’ordre du pays et exige que des correctifs soient apportés instamment par le Haut commandement de la Police nationale d’Haïti (Pnh), afin de garantir la sécurité de tous les manifestants, quelle que soit leur appartenance politique et idéologique.
Elle demande au Cep d’écarter tout pouvoir ou parti d’influence pour pouvoir continuer son travail, en toute indépendance, comme le stipulent les lettres de la loi.
Depuis plusieurs semaines, des manifestations anti-gouvernementales se poursuivent dans les rues de Port-au-Prince, pour dénoncer les résultats de la présidentielle, considérés comme frauduleux, et pour demander le départ de l’équipe au pouvoir.
Huit candidats à la présidence entendent poursuivre leur mobilisation suite à l’intransigeance du Cep, manifestée face à leur proposition, consistant en la mise sur pied d’une commission indépendante pour statuer sur les élections du 25 octobre 2015.
Le Cep, qui a eu une rencontre avec ces huit candidats à la présidence, le 16 novembre 2015, affirme que le décret électoral ne dispose pas de provisions à cet effet.
Cependant, des fraudes massives, enregistrées dans les scrutins du 25 octobre 2015, ont été confirmées au Centre de tabulation des votes, au cours d’une vérification, conduite du samedi 21 au dimanche 22 novembre 2015, sur lees échantilons de procès-verbaux de 7 des 10 départements géographiques d’Haïti, y compris l’Ouest, où se trouve la capitale Port-au-Prince. [emb rc apr 22/11/2015 10:50]