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Haïti-Elections : Le gouvernement condamne les violences enregistrées dans les récentes manifestations

P-au-P, 19 nov. 2015 [AlterPresse] --- Suite à une mobilisation de l’opposition le mercredi 18 novembre 2015, le gouvernement haïtien dit condamner les violences enregistrées dans les dernières manifestations, dans une note de presse transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Des manifestations organisées pour contester les résultats des dernières élections, deviennent de plus en plus violentes, et ne respectent pas les normes régissant la tenue de manifestations pacifiques, déplore la note.

Elle signale que les parcours soumis à la police par les organisateurs des dernières manifestations ne sont pas toujours respectés.

Organisée le 18 novembre 2015, à l’occasion du 212e anniversaire de la bataille de Vertières, la manifestation de l’opposition pour réclamer une évaluation indépendante des résultats de la présidentielle du 25 octobre dernier a été violemment dispersée à Pétionville (périphérie est) par des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) à coups de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc.

Plusieurs personnes, dont au moins deux candidats à la présidence, le sénateur Steven Irvenson Benoît et l’ancien sénateur Jean-Charles Moise, ont été blessées pendant la dispersion.

Les séparateurs, utilisés par la police pour marquer le périmètre-limite des manifestants, qui voulaient pénétrer dans les locaux du Conseil électoral provisoire (Cep), ont été violemment attaqués, selon le communiqué gouvernemental.

Une autre manifestation anti-gouvernementale, organisée le lundi 16 novembre 2015, a été également dispersée à coups de gaz lacrymogènes au niveau de Delmas 40 B (périphérie de la capitale) par des agents de la Pnh.

Des petits marchands, des écoliers, des automobilistes, des commerçants, des policiers et des citoyens vaquant à leurs occupations, sont victimes des actes d’agression sur leurs personnes, leurs véhicules, leurs marchandises et leurs établissements commerciaux, fustige le gouvernement.

Il dénonce des actes de vandalisme, commis sur le site du lieu historique de la bataille de Verrières, rénové à l’occasion du 212e anniversaire de « cette grande victoire militaire décisive pour l’indépendance nationale du pays, le 18 novembre 1803 ».

Tout en reconnaissant et respectant le droit de manifester pacifiquement, le gouvernement dit « réprouver les nombreux cas de violence caractérisés enregistrés dans des manifestations susceptibles de mettre en péril ce qui reste de la souveraineté nationale du pays ».

La justice et la police sont déjà mobilisées, en vue d’identifier et de poursuivre tous ceux qui, en violation de la loi, alimentent ce climat rétrograde, de violence antidémocratique, contraire aux aspirations de la population, pour la paix et la cohésion sociale dans le pays, indique-t-il.

Appelant la population à réfuter toutes formes de violences, l’équipe au pouvoir appelle au calme, tout en encourageant les différents acteurs politiques du pays, « à faire preuve de responsabilité patriotique, nécessaire à la sérénité du vivre-ensemble ».

Des manifestations anti-gouvernementales se poursuivent, depuis deux semaines, dans les rues de Port-au-Prince, pour dénoncer les résultats de la présidentielle, considérés comme frauduleux, et pour demander le départ de l’équipe au pouvoir.

Le Cep n’a donné aucune suite à la proposition de huit candidats à la présidence, consistant en la mise sur pied d’une commission indépendante pour statuer sur les élections du 25 octobre 2015.

Le Cep, qui a eu une rencontre avec ces huit candidats à la présidence, le 16 novembre 2015, affirme que le décret électoral ne dispose pas de provisions à cet effet. [emb gp apr 19/11/2015 10 : 20]