Actualisation, 17 :45
P-au-P., 18 nov. 2015 [AlterPresse] --- Une manifestation de plusieurs milliers de personnes, convoquée par l’opposition pour réclamer une évaluation indépendante des résultats de la présidentielle du 25 octobre dernier, a été violemment dispersée par la police dans l’après midi du 18 novembre 2015 à Pétionville (périphérie est).
Plusieurs personnes ont été blessées, dont au moins deux candidats à la présidence, le sénateur Steven Benoit et l’ancien sénateur Jean-Charles Moise, lorsque la police a tiré du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, alors que les manifestants étaient parvenus devant le siège du Conseil électoral provisoire (Cep).
Dans un tweet, Jean-Charles Moise a indiqué que le cheval sur lequel il était monté a également été blessé. Reprenant des paroles historiques, il écrit que "la lutte ne fait que commencer. Les boulets sont de la poussière".
Yo tire sou nou, Cheval nou tonbe. Batay la fenk koumanse, Boulet se pousye. pic.twitter.com/pC2FozrJdA
— Moise Jean Charles (@MoiseJC2016) November 18, 2015
« C’était pourtant une manifestation pacifique, encadrée par la police. Elle a débuté au centre-ville et a abouti à Pétionville, sans aucun incident », témoigne un participant rejoint par AlterPresse.
Selon l’avocat Michel André, un des dirigeants de l’opposition, la manifestation était une « véritable démonstration de force. Il n’y avait aucune violence. La police a tire des balles et du gaz ».
Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au président Michel Martelly, au candidat du pouvoir, Jovenel Moise, et au président du Cep, Pierre-Louis Opont.
En l’absence d’une évaluation indépendante des résultats des élections, les protestataires ont appelé à la mise en place d’un gouvernement de transition.
« C’est la première fois que la police a été aussi aveugle dans la répression », estime Michel André, qui qualifie d’ « inacceptable » le comportement de l’institution policière.
Il annonce que les forces de l’opposition vont rapidement se concerter pour sortir une position.
Les tentatives d’AlterPresse de contacter la police pour avoir sa version sont demeurées vaines.
Des manifestations anti-gouvernementales se poursuivent depuis deux semaines dans les rues de Port-au-Prince pour dénoncer les résultats de la présidentielle, considérés comme frauduleux, et pour demander le départ de l’équipe au pouvoir.
Le Cep n’a donné aucune suite à la proposition de huit candidats à la présidence, consistant en la mise sur pied d’une commission indépendante pour statuer sur les élections du 25 octobre 2015.
Le Cep, qui a eu une rencontre avec les huit candidats le 16 novembre 2015, affirme que le décret électoral ne dispose pas de provisions à cet effet. [gp apr 18/11/2015 16:00]
Photo logo, transmise à AlterPresse