P-au-P, 17 nov. 2015 [AlterPresse] --- L’Observatoire citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie (Ocid) exprime ses inquiétudes face à la tournure des événements politiques, quelques semaines après la publication des résultats partiels de la présidentielle du 25 octobre 2015.
De vastes mouvements de protestation observés, les dénonciations et révélations de certains acteurs politiques et la remontée de l’insécurité indiquent que le pays rentre dans une crise post-électorale, selon un communiqué en date du 16 novembre 2015, transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
L’Ocid appelle tous les protagonistes de cette crise politique naissante à faire montre de maturité politique, d’esprit d’abnégation et de sacrifice pour éviter le chaos politique.
Du 9 au 12 novembre 2015, 45 observateurs de l’Ocid ont été mobilisés pour faire le suivi de la phase des contestations suscitées par la publication des résultats partiels de la présidentielle et des législatives le 5 novembre 2015, selon le communiqué.
Suivant les données recueillies auprès des Bureaux électoraux départementaux (Bed), les observateurs de l’Ocid ont enregistré 110 cas de contestations des résultats dont 2 pour la présidentielle, 9 pour les sénatoriales et 99 pour la députation.
Parmi les départements qui ont reçu le plus de cas de contestations, l’Ouest vient en tête avec 19 cas, le Sud avec 16 cas, puis viennent l’Artibonite, le Nord, le Nord-Est avec chacun 13 cas, le Nord-Ouest (11 cas), la Grande Anse /une partie du Sud-Ouest (8 cas), le Centre (6 cas), les Nippes / une partie du Sud-Ouest (5 cas) et le Sud-Est (4 cas).
Les motifs pour ces nombreuses contestations sont divers.
51 cas concernent la réclamation de votes (46.36%), 28 cas portent sur des demandes d’annulation de certains centres /bureaux de vote (25.45%) et 31 cas ont trait à la dénonciation de fraudes électorales et bourrages d’urnes (28.18%), indique le communiqué.
L’Observatoire invite le Conseil électoral provisoire (Cep) à rendre public le rapport de la commission de doléances, à envisager une investigation plus poussée au niveau du centre de tabulation pour une vérification de l’authenticité des procès-verbaux tabulés en présence de représentants des partis politiques conformément à l’article 187 du décret électoral.
Huit candidats à la présidence ont appelé le Cep à mettre sur pied une commission indépendante pour statuer sur les élections du 25 octobre 2015, émaillées de fraudes et d’irrégularités.
Dans un communiqué, le Cep affirme ne pas pouvoir donner suite à cette proposition des huit candidats contestataires, après une rencontre organisée avec eux, le lundi 16 novembre 2015 à Pétionville, où une manifestation anti-gouvernementale pour dénoncer les résultats préliminaires de la présidentielle a été dispersée à coups de gaz lacrymogènes par des agents de la Police nationale d’Haïti (Phn). [bd emb gp apr 17/11/2015 14:30]