P-au-P, 16 nov. 2015 [AlterPresse] --- La manifestation anti-gouvernementale organisée ce lundi 16 novembre 2015 pour dénoncer les résultats préliminaires de la présidentielle du 25 octobre a été dispersée à coups de gaz lacrymogène au niveau de Delmas 40 B (périphérie de la capitale) par des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh), observe l’agence en ligne AlterPresse.
La manifestation a été dispersée au niveau de Delmas 40 B parce qu’elle voulait franchir une barricade interdite par les agents de la Pnh.
Les agents ont intimé l’ordre aux manifestants de mettre fin à la mobilisation qui aurait excédé le délai imparti, selon des témoignages.
Peu de temps après leur dispersion, la mobilisation s’est reconstituée au niveau de Delmas 48 et s’est rendue tout de même devant le local du Conseil électoral proviosire (Cep) à Pétionville.
Les manifestants n’entendaient pas partir avant la fin de la rencontre entre les huit candidats à la présidence qui rejettent les résultats des élections du 25 octobre et les membres du Cep.
Ces huit candidats ont confirmé leur participation à cette rencontre en vue, disent-ils, de discuter des modalités de mise en œuvre des recommandations contenues dans leurs précédentes notes de contestations, dans une lettre en date du 14 novembre, adressée à l’institution électorale.
Dans leur note de protestation, ces candidats à la présidence ont appelé le Cep à mettre sur pied une commission indépendante pour statuer sur les élections du 25 octobre 2015, émaillées de fraudes et d’irrégularités.
Débutée avec une cérémonie rituelle vers les 13 heures 45 minutes au lieu de 10 heures a.m à Carrefour Péan (photo logo), la manifestation s’est déroulée sous une forte escorte policière composée des agents du Corps d’intervention et de maintien de l’ordre (Cimo).
La manifestation a parcouru, entre autres, les rues de Delmas 2, de Bel-Air, de Carrefour Péan, de Solino et de Delmas pour se rendre devant les locaux du Conseil électoral provisoire (Cep) à Pétion-ville où devrait se tenir la rencontre.
Les manifestants ont lancé des propos hostiles au gouvernement et au Cep.
Nous ne cautionnerons pas les résultats de Pierre Louis Opont (président du Cep) qui viserait à nous « faire avaler la banane du pouvoir en place », ont-ils lancé, faisant référence au candidat à la présidence du Parti haïtien tèt kale (Phtk), Jovenel Moise, qui se fait appeler « l’homme de la banane (nèg bannan n nan) ».
Le coordonnateur de la Force patriotique pour le respect de la constitution (Foparc), Biron Odigé, indique que les membres du Cep n’inspirent pas confiance à la population.
Même si les huit candidats arrivent à obtenir de l’institution électorale la mise sur pied de la commission pour évaluer les résultats des élections, nous ne comptons pas aller en deuxième tour avec ce Cep qui est très décrié, affirme-t-il.
« Nous ne croyons pas dans ce Cep mais plutôt dans la mobilisation en vue de faire respecter le vote du peuple haïtien », déclare-t-il.
Le dimanche 15 novembre 2015, une mobilisation a été réalisée par ces organisations, pour réclamer le départ du président Joseph Michel Martelly comme solution à la crise électorale.
Ce dernier est accusé comme responsable des fraudes massives, enregistrées, lors de la présidentielle (du 25 octobre 2015) en faveur du candidat officiel, arrivé en première position dans les résultats préliminaires de la présidentielle avec 511,992 votes, soit 32.81% des électrices et électeurs.
Des milliers de manifestants ont également défilé dans les rues de Port-au-Prince, le vendredi 13 novembre 2015, pour la troisième journée consécutive, en vue de dénoncer les résultats préliminaires de la présidentielle du 25 octobre 2015. [bd emb gp apr 16/11/2015 17 : 10]