(Par : Fleurival Ladenson)
P-au-P., 15 nov. 04, [AlterPresse] --- Des bandits lourdement armés, parmi eux des adolescents, ont semé la panique au bas de Lalue, à Port-au-Prince, dans la matinée du 15 novembre 2004.
Ces individus armés ont incendié plus de 7 véhicules, rançonné des étalagistes et détruit des meubles qui étaient en vente sur les côtés de la route.
Des mouvements de panique ont été observés également dans la zone commerciale de la capitale, notamment à la rue des Fronts Forts, après que des individus en armes ont tiré divers coups de feu.
Par ailleurs, un homme qui répondrait au nom de Roosevelt Ménager a été tué par balles, au volant de son camion, sur la route de Carrefour (banlieue sud de la capitale).
Le 13 novembre dernier, un policier a été assassiné par balles par des individus en armes qui ont pris la fuite dans le quartier populaire de La Saline, a annoncé la porte-parole de la police nationale d’Haïti.
Depuis le lancement de l’opération Bagdad par des partisans de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, le bilan des personnes tuées s’élève, selon des sources gouvernementales, à plus d’une quarantaine de morts dont une quinzaine de policiers.
Le premier ministre canadien, au cours d’une visite en Haïti ce 14 novembre, a invité les protagonistes haïtiens à oeuvrer à la cessation des violences. Paul Martin a appelé à un véritable dialogue national devant déboucher sur une réconciliation nationale et garantir par ainsi la tenue de bonnes élections en Haïti en 2005.
« La communauté internationale a fait des efforts considérables pour venir en aide à Haïti, mais elle ne pourra accomplir ses engagements sans l’existence d’une réconciliation nationale entre tous les haïtiens, l’un ne pourra aller sans l’autreÂ… », a martelé le chef du gouvernement canadien.
Paul Martin dit « avoir foi dans la volonté des autorités nationales de travailler pour assurer la sécurité, le désarmement, la reconstruction économique, la relance du processus électoral... dans le pays ».
Concernant le mandat d’arrêt que le gouvernement a l’intention de lancer contre l’ancien président Jean Bertrand Aristide, le numéro 1 canadien, tout en affirmant ne pas vouloir commenter la décision d’une autorité étrangère, a toutefois fait savoir que son pays va prêter main forte aux autorités judiciaires haïtiennes dont les actions sont lentes, a-t-il estimé.
Le chef de l’Etat haïtien s’est, dans son discours de circonstance, félicité des rapports harmonieux existant entre les entrepreneurs des deux pays, citant en exemple le lancement récemment à Port-au-Prince de la Chambre de commerce Haïtiano-canadienne.
Me. Boniface Alexandre a préconisé le raffermissement des liens économiques et culturels entre Haïti et le Canada. « Je demeure convaincu, Monsieur le premier ministre, qu’il y a place pour un réseau de solidarité nouvelle, propre à raffermir les liens multiples : intellectuel, affectif, économique et culturel qui unissent nos deux peuples » a-t-il affirmé.
Le président haïtien dit apprécier la manifestation de solidarité du Canada à l’égard d’Haïti. « Bien au delà de son aspect quantitatif, c’est surtout sa constance, son désintéressement et son aspect qualitatif qui en font la différence » a poursuivi Boniface Alexandre.
Cette visite du premier ministre canadien Paul Martin a donné lieu à une séance de travail entre le gouvernement et des responsables de la classe politique et de la société civile.
Louis Gérald Gilles, qui représentait La Famille Lavalas (le parti de l’ancien président Aristide) à cette rencontre au Palais présidentiel a plaidé en faveur d’un compromis national afin de sortir le pays du bourbier actuel.
L’ancien sénateur lavalas dit ne pas croire au lancement prochain d’un mandat contre l’ex président haïtien Jean Bertrand Aristide, arguant que « les haïtiens de tous les secteurs du pays vont trouver un compromis entre eux ».
« Tout le monde a fait des erreurs, la classe politique, lavalas et même la classe intellectuelle du pays, il faut un mea-culpa national et que tout le monde se mette ensemble pour corriger les fautes en cette année de 2004 » a renchéri Gérald Gilles.
Le dirigeant lavalas en a profité pour appeler « les extrémistes lavalas qui pensent trouver ce compromis historique à travers la violence à déposer les armes ». Gérald Gilles a convié dans le même temps ce qu’il appelle « les extrémistes de l’autre côté » à recourir au dialogue et non à la répression pour résoudre la crise. L’ancien sénateur lavalas dit souhaiter que le Canada aide Haïti à trouver ce compromis combien nécessaire. (fl, vs apr 15/11/04 17 : 37)
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