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Haïti-Élections : Le parti AKAO appelle à la résistance et à la mobilisation contre l’imposture et le statu quo

Communiqué de presse

Soumis à AlterPresse le 12 novembre 2015

Le 25 octobre 2015 constitue un nouveau chapitre dans l’instrumentalisation de l’État par les oligarchies pour garantir leurs intérêts. Il met à nu le complot contre la construction d’une démocratie véritable en Haïti. Il dévoile les mécanismes de contrôle des institutions démocratiques et de maintien de la pauvreté de la population. Il renforce et distribue les privilèges aux serviteurs de l’ignoble cause de dilapidation des richesses du pays. Il impose aux forces progressistes et démocratiques la recherche d’une alternative crédible et durable.

➢ La mainmise sur les élections depuis plusieurs décennies n’est pas une simple entorse à l’État de droit mais un complot permanent pour maintenir la domination sur les richesses naturelles du pays par la violence systémique sur les forces démocratiques et les couches les plus exploitées.

➢ Comme prévu, ce 25 octobre 2015, les clans au pouvoir ont dévoilé leur jeu. Les alliances au sein de ces clans se sont scellées, et nous-voilà encourir le risque de repartir pour un nouveau quinquennat de corruption chez nos gouvernants et d’accentuation de la misère pour les couches laborieuses et les classes moyennes.

➢ Ce qui se prépare déjà ce sont les présidentielles de 2020. En même temps, il y a bien longtemps que les masques des agents de la communauté internationale sont tombés et il n’est plus à démontrer leur absence de scrupule à faire cohabiter le discours de l’Etat de droit avec la « farce démocratique » pour consolider leurs agendas respectifs. Ils préfèrent s’accommoder de gouvernements serviles.

➢ Les clans au pouvoir ont tout fait pour réduire le taux de participation par la violence : violence réelle le 9 août et appréhendée le 25 octobre. Ils ont tout mis en œuvre pour corrompre le Conseil Electoral Provisoire. Le déploiement d’un dispositif de sécurité adéquat se fait à la treizième heure. Ils ont organisé et planifié une fraude massive passant par la marchandisation des mandats, l’utilisation de véhicules de l’État dans le trafic des bulletins de vote, etc.)

➢ Fort du support de leurs tuteurs, après avoir utilisé de façon éhontée les moyens de l’État pour mener campagne, ils ont instrumentalisé la police pour la répression systématique de toute contestation populaire suite à la publication de leurs résultats fabriqués.

Le principe ‘’un homme une voix’’ n’étant pas considéré comme l’expression de la manifestation citoyenne dans le processus de renouvellement des institutions démocratiques en Haiti ; et le pouvoir en place, aidé de la classe dominante, utilise des moyens non conventionnels pour ravir tous les espaces de pouvoir en vue de mieux asseoir le système d’exploitation et de corruption au sein de l’administration publique. Ainsi donc, il importe de travailler ce projet d’alternative, d’éduquer et de sensibiliser le peuple sur la nécessité d’une véritable transition pour les motifs exposés ci-après.

➢ Les scrutins des 9 août et 25 octobre 2015 se manifestent par une négation de la souveraineté populaire caractérisée par l’exclusion ou le rejet des votes du peuple et la mise en place d’une stratégie de mise en œuvre, dans l’ensemble du pays, des fraudes électorales massives liées aux bourrages des urnes impliquant les institutions répressives et régaliennes de l’Etat haitien au service d’une oligarchie anti nationale et sans inspiration positive pour le pays ;

➢ Les forces démocratiques et populaires, alliées aux secteurs socio professionnels, doivent faire échec à tout projet qui menace l’existence de notre nation. Elles se doivent d’adresser et de gérer les différences mineures, de rassembler et canaliser les énergies positives pour travailler ensemble à la formulation d’un projet de justice sociale et de développement réel du pays au profit du peuple haitien conformément aux idéaux de nos ancêtres ;

➢ Les forces démocratiques et progressistes ne doivent pas avoir peur de s’engager dans une transition si elle est fondée sur un agenda de rupture. Mettre les bandits hors du jeu politique, repenser le système électoral, réintégrer la majorité silencieuse dans les processus de décision nationale sont des conditions indispensables pour un autre type de fonctionnement étatique.

➢ La transition doit servir à renouer avec l’intuition participative de la Constitution de 1987, réaliser l’architecture institutionnelle qu’elle propose et lui donner contenu. Au premier chef, elle doit servir à reconstruire la souveraineté politique et économique dans notre capacité à prendre des décisions pour le bien-être de la population. Le remodelage des institutions publiques et l’orientation des politiques publiques pour la création des richesses et leur équitable répartition sont donc prioritaires.

Peuple haïtien, l’heure est à la résistance et à la mobilisation contre l’imposture et le statu quo. Ainsi, le parti AKAO appelle à la mobilisation générale des secteurs démocratiques et populaires afin d’obtenir l’annulation des scrutins du 9 août et 25 octobre 2015 et mettre en place le projet d’une transition démocratique impliquant les forces vives et encore saines de notre patrie commune.

Organisons nous et luttons pour un État souverain et une société juste