Par Marc-Arthur Fils-Aimé [1]
Soumis à AlterPresse le 12 novembre 2004
Dans la nuit du 29 au 30 septembre, Port-au-Prince s’est réveillé sous les balles et les barricades des chimères qui brandissaient leur principale revendication : le retour au pouvoir de l’ex-président Jean Bertrand Aristide pour qu’il termine son mandat et qu’il prépare les prochaines élections. Cette violence, qui s’est surtout cantonnée dans les quartiers populaires de Bel-Air, de Cité Soleil et de Martissant et qui a causé un nombre assez élevé de victimes - plus d’une centaine de morts et un chiffre encore plus important de blessés - s’est baptisée du nom de « Opération Bagdad ». Elle est censée être menée par une armée qui s’auto-proclame aussi « Lame san tèt » [2]. Cette bande de gens dont la grande majorité sont de jeunes défavorisés des deux sexes de 12 à 20 ans sont très lourdement armés et ont déjà décapité plusieurs personnes. Les trois premiers cadavres découverts après avoir subi ce supplice, ont été des policiers. Malgré les arrestations par les forces de l’ordre de plusieurs fortes personnalités très liées à Aristide et celles de nombreux « chimè » [3], les turbulences ont continué à perturber les grand et petit commerces, les activités des écoles, surtout celles logées dans ces quartiers à risque. Elles continueront longtemps à l’être, sûrement sous des formes variées, à moins d’interventions irrégulières de ces forces de l’ordre. La capitale vit une tension horrible, terrifiante, qui s’empare de tous ses habitants. Lavalas entend ainsi participer aux élections américaines en démontrant à côté de l’Irak et de l’Afghanistan la perversité et l’échec de la politique du président Bush, signaler ses racines populaires et surtout rappeler sa présence sur la scène politique haïtienne. [4]
Le rôle du gouvernement de transition dans cette situation de terreur indiscriminée
Par un changement inopiné de leur position, la France et les Etats-Unis ont renversé l`évolution des choses, saisi la direction de la lutte, et mis hors jeu tous les courants politiques qui dirigeaient ou disons mieux qui stimulaient les menées anti-Aristide. Les forces armées « internationales » ont occupé le pays au crépuscule du jour à quelques minutes près de la chute et de l`exil d`un président malgré tout constitutionnel. Même les anciens militaires qui, de toute évidence, étaient sortis des poches magiques de la CIA pour accélérer la chute du régime, ont perdu leur place auprès de leurs frères d`armes d`Outre-mer alors qu`ils croyaient retisser ainsi leur légitimité perdue par le décret de dissolution des Forces Armées d`Haïti d`Aristide en 1996.
Le pouvoir dirigé par un chef d’Etat semi effacé, Boniface Alexandre, et un premier ministre omni-présent, Gérard Latortue, qui ne rate aucune occasion pour prendre la parole, porte les stigmates des conditions de l`occupation. Les deux premiers personnages de cet Etat mutilé par ses propres fils, ont les poings et les pieds liés aux puissances occidentales qui les ont, soit directement nommés, soit de façon voilée, par le truchement d`un certain Conseil des Sages méprisé par ce même pouvoir. La redevance des nouveaux occupants du palais national et de la primature vis-à -vis de leurs bienfaiteurs a foiré tout l’espoir d’un début d’une ère politique heureuse qu’une grande partie de la population attendait d’eux ou plus précisément du départ d’Aristide. Deux grands évènements ont, parmi tant d’autres, contribué à intensifier la déception : d’une part les mesures d’urgence inadéquates des autorités concernées et leur incapacité à gérer l’aide internationale pour courir au secours des victimes du cyclone Jeanne dans les départements du Nord, de l`Artibonite et du Nord-Ouest et d’autre part leur inefficacité à mater la terreur indiscriminée des partisans de l’ex-président. Le fait d’avoir sous-estimé la crise que ce dernier a préparée en minant le terrain, avant sa démission forcée, ce, pour marquer sa présence et son empreinte sur toute éventuelle solution de redressement du pays, a fait en sorte que le pouvoir s’est retrouvé paralysé.
Dans cette perspective, la transition tarde à se faire vraiment sentir nonobstant les démarches entreprises pour permettre à un Conseil Electoral Provisoire (CEP) tourmenté par des luttes intestines de préparer les prochaines élections et de transmettre le pouvoir aux nouveaux élus. En attendant, la transition s’arrête là , car, au niveau des faits quotidiens, partout c’est la continuité avec quelques nuances souvent mineures qui ne tracent pas de différence avec le passé.
Ces deux nouveaux arrivés, l`un tiré de son fauteuil de président de la Cour de Cassation et l’autre de sa villa de retraité des Nations-Unies à Boca Raton en Floride, n’ont pas eu la prévoyance ou la liberté permise de prendre les mesures décisives du moment, comme celles de désarmer les différents camps politiques, y compris ceux de l’opposition à Aristide qui exhibaient avant le 29 février et n’ont pas cessé de le faire aujourd’hui encore leurs mitraillettes à travers les rues de la capitale et des villes de province. On se rappelle les tergiversations de la police qui, jointes à celles de la classe politique électoraliste, n’a pas profité de l’incertitude des chimères due aux premières heures de la chute de la dictature grandissante, de la brusque perte de leur soutien officiel et de leur crainte des soldats américains pour les neutraliser. Un tempo psychologique idéal perdu. On se contentait de leur demander de renoncer à la violence et de se convertir en démocrates pour participer à la reconstruction du pays. Quelque trente armes de poing ont été remises à la police qui criait déjà victoire de la collaboration des gangs de Cité Soleil, le plus grand bidonville du pays et l’une des places fortes de l’ancien chef d’Etat.
En même temps, de petits employés sont révoqués au sein des appareils d’Etat et dans l’administration publique et autonome à cause de leur appartenance idéologique ou tout simplement opportuniste à lavalas. Paradoxalement, de hauts cadres y maintiennent leur place, même dans les champs sensibles de la diplomatie et du pouvoir juidiciaire parce qu’il faut « éviter toute chasse aux sorcières », dixit le pouvoir ! De la même façon qu’Aristide avait dissout les Forces Armées d’Haïti selon sa propre logique et sa propre humeur, le gouvernement transitoire sans s’embarrasser de dispositions préventives, a éliminé la brigade policière, « l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN) ». Des anciens membres de cette troupe spécialisée sont cités parmi ceux qui sèment ou qui alimentent la terreur dans les rues de Port-au-Prince depuis le 30 septembre dernier. Les plus faibles d’esprit, ou peut-être les plus malins de cette catégorie sociale frustrée, tombée du jour au lendemain dans une insécurité de nature, cette fois-ci, organique, sont offerts sur un plateau d’or aux revanchards lavalassiens.
Le manque de courage du gouvernement pour trancher définitivement le dilemne des anciens militaires alimente aussi l’insécurité. Si dans leurs premières déclarations, certains ministres, comme le ministre de l’Intérieur, l’ancien lieutenant-général Hérard Abraham, appuyaient la reconstitution de l’armée, Collin Powell, lui, allait dans le sens contraire. Depuis lors, les membres de cet ancien corps tortionaire bénéficient d’un double statut. Officiellement, ils sont dépourvus de toute reconnaissance légale, car l’oncle Sam la leur refuse, pour le moins aujourd’hui, alors que dans la réalité, ils sont plus que tolérés dans certains endroits du pays où ils prétendent soit seuls, soit de concert avec la police nationale ou avec la MINUSTAH, "protéger et servir" la population. Certains signes indiqueraient qu’ils contribueraient clandestinement à fomenter les dernières violences pour montrer leur indispensable rôle dans la conjoncture. De plus en plus de courants politiques de droite et de la social-démocratie amnésiques et oubliant de sitôt les méfaits de la brutalité de cette institution de nature foncièrement anti-populaire, réclament son réalignement. L’opinion des rues tend aussi à appeler la réapparition officielle de ceux-là même qui dans certaines zones, comme à Petit-Goâve, où ils ont les mains libres, recommencent déjà leurs pratiques arbitraires et répressives. Cette ambivalence des dirigeants haïtiens quant à reformer les Forces Armées d’Haïti est liée à leur totale dépendance des puissances tutrices.
La mission du gouvernement de transition
En février dernier, Haïti a servi de plate-forme aux présidents Bush et Chirac pour se rappeler leur mission impériale au-delà de leur approche contradictoire par rappport à la question de l’Irak pour des raisons stratégiques nationales. Ils ont imposé au peuple haïtien et à ceux du monde, parmi tant d’autres personnalités politiques, ces deux principaux dirigeants. Ces derniers n’avaient aucune participation active aux luttes anti-lavalassiennes qui embrassaient de plus en plus de classes et de couches sociales diverses, même celles qui se disaient ou que l’on croyait viscéralement attachées à Aristide. Les occupants ont visiblement pris en main le domaine de la sécurité publique et cédé au pouvoir la tâche civile et administrative de redresser l’économie à travers le Cadre de Coopération Intérimaire, divulgué sous le nom de CCI et d’organiser les élections, cette panacée qui, aux yeux de la bourgeoisie internationale, guérit tous les mots de la démocratie. Haïti a joué aussi le rôle de laboratoire à la sous-puissance brésilienne pour convaincre l’ONU de sa capacité à gérer des conflits mondiaux et à intégrer le Conseil de Sécurité.
Ainsi, le désarmement des bandes pro-lavalsiennes et de divers autres secteurs politiques n’a-t-il pas connu un meilleur sort qu’en 1994 lors du retour d’Aristide. Les occupants ont leur position de ce désarmement pourtant indispensable à la stabilité sociale et politique du pays, une position qui ne répond pas forcément aux intérêts de la majorité de nos concitoyens et concitoyennes. Pour bien interpréter le phénomène de l’insécurité dans son double aspect politique et de délinquance sociale, il s’avère important de comprendre pourquoi les forces onusiennes d’abord principalement américaines et françaises et devenues, à partir de juin dernier, beaucoup plus multinationales avec la MINUSTAH (Mission des Nations-Unies pour la Stabilité d’Haïti) sous le commandement du général brésilien Augusto Heleno, ne s’aventurent pas dans les quartiers chauds de la capitale et du reste du pays pour mettre hors d’état de nuire une quantité imposante de détenteurs d’armes illégales.
La MINUSTHA qui s’apparente davantage à un service d’observation, soulève la critique générale, même celle des partis politiques traditionnels qui ont accueilli l’occupation les bras ouverts. Les présidents Bush et Lula, afin de prévenir d’éventuels remous chez eux au cas où il y aurait des morts dans les rangs de leurs soldats d’occupation, ont confiné ces derniers dans ce rôle. Le premier se protége de son électorat, et le deuxième n’est pas soutenu par toutes les ailes progressistes de son pays qui lui reprochent son comportement de sous-impérialiste dans l’invasion d’un territoire frère du Sud. En même temps, un certain courant international qui répand l’idée qui gagne du poids, d’une Haïti chaotique et ingouvernable s’acharne à le prouver. Un diplomate américain durant le Coup d`Etat des militaires en 1994, Stanley Schragger, avait publiquement déclaré que l’Haïtien possède un chromosome en plus ou en moins. Un éditorialiste de Miami Herald du mois d’octobre dernier croyait nécessaire un redéploiement des marines pour assainir l’atmosphère politique et pacifier le pays, notamment Port-au-Prince. Pourtant, les marines y ont été en 94 et 2004 sans résoudre le problème du désarmement.
La seule issue possible et rationnelle dans cette optique est une mise sous tutelle, au moins pour les 20 prochaines années, de cette grande et fière nation sortie des ornières de l`esclavage grâce exclusivement à la bravoure de ses fils. Le Sécrétaire Général des Nations-Unies, M Koffi Amann, l’avait suggéré lors des premières négociations qui préparaient cette nouvelle occupation post-aristidienne. Déjà dans un article, paru le 15 mars 2003 dans la revue montréalaise « L’Actualité », intitulé « Haïti mise en tutelle par l’ONU », Michel Vastel a cité les propos que voici de M. Denis Paradis, alors secrétaire parlementaire du ministre des affaires étrangères de John Manley du Canada : « Si les Canadiens traitaient leurs animaux comme les autorités haïtiennes traitent leurs citoyens, on les mettrait en prison ».
Le mode d’emploi des dons et des crédits accordés à Haïti, qui correspond exactement, aux méthodes des riches pour endetter et subjuguer les nations appauvries, aggrave notre situation socio-économique. La ventilation du milliard et de quellques millions de dollars du CCI en est un exemple frappant. Les 250 millions de dollars alloués à la MINUSTAH, de juin à décembre prochain dans le portefeuille de ce don collectif de quelques puissances occidentales, apporteraient un nouveau souffle à une police débarassée des germes létaux inoculés à cette nouvelle institution créée par l`ex-président Aristide pour les besoins de sa cause. Sans verser dans un nationalisme béat, l’avenir pourra démontrer qu’elle est la seule force capable, à la suite d’une préparation adéquate, et en étroite collaboration avec le peuple qui lui fait confiance, de pénétrer les couloirs des bidonvilles pour mater les violences qui, en plus du prétexte politique, charrient des motivations diverses. Loin de faire croire que tous ces millions de gens qui croupissent dans la misère sont des bandits et des criminels indomptables, la réduction du chômage, de l’analphabétisme et de l’inégalité sociale criante demeure la voie incontournable pour placer Haïti sur les rails d’un développement durable et renforcer le rôle positif de l’Etat. La bourgeoisie locale a toujours failli à cette tâche minimale et la débilité déjà trop longue du mouvement populaire, due surtout à l’isolement presque total les unes des autres des multiples organisations populaires et d’autres forces sociales alternatives qui le compose, lui rend inapte à proposer à très court terme l’alternative.
L`effondrement ou l’affaiblissement de l’Etat haïtien et les prochaines élections
Pour plus d’un, la situation actuelle du pays est caractérisée par un effondrement de l’Etat. On peut déceler aussi dans cette position une certaine incompréhension de la réalité. Il faut distinguer un affaiblissement de l’Etat de l’effondrement de celui-ci. De nos jours, cet affaiblissement - d’ailleurs au détriment de qui ? - tire son origine, d’une façon structurelle, de la séculaire nature anti-populaire des gouvernements précédents, encouragée depuis les années 80 par les mesures classiques du néolibéralisme et d’une autre façon conjoncturelle, par l’existence d’un gouvernement sans vision et sans originalité, qui navigue à vue. Les promesses électorales et celles de création d’emploi jusqu’à présent fictives à partir du CCI qui se fait attendre, peuvent-elles remplacer un programme économique et social ? [5]
L’Etat existe bel et bien et fonctionne sous la baguette d’un gouvernement dépendant, dans l’intérêt d’une minorité attachée aux multinationales. Ce gouvernement négocie actuellement avec une transnationale, « T & Rice SA », la possibilité de s’installer dans le pays, en utilisant son propre quai et des moulins pour décortiquer le riz importé des Etats-Unis. Alors qu’une telle monstruosité espère apporter quelque 300 nouveaux emplois, elle détruira les rizières qui, dans l’Artibonite seulement, occupent près de 60 000 planteurs, plus de 28 000 ouvriers agricoles, 8 000 marchands, 400 propiétaires de petits moulins, sans oublier toutes les autres conséquences collatérales d’un tel contrat [6]. L’affaiblissement de l’Etat n’empêche pas le gouvernement d’agir dans une direction opposée aux intérêts nationaux, en dehors des normes constitutionnelles, c’est-à -dire sans consulter la Chambre des députés et le Sénat qui ne fonctionnent pas. C’est un nouveau coup dur pour la production nationale déjà mise en berne par le F.M.I et la Banque Mondiale et les habitudes alimentaires déjà ébranlées.
L’absence d’un projet même conservateur de ces dits technocrates accentue seulement l’affaiblissement de la plupart de nos appareils institutionnels publics, un affaiblissement qui ne date pas d’aujourd’hui, sans pour autant détruire l’Etat dont l’existence d’un niveau minimum demeure obligatoire et même vital pour le maintien du système. C’est ce gouvernement à la tête de cet Etat minimal qui endosse la responsabilité d’organiser les prochaines élections dans un délai de moins de deux ans.
Les élections, enjeu principal de la période de transition
Les élections sont d’un enjeu de taille. Elles constituent le principal mandat de cette équipe dirigeante et leur réussite équivaudra à celle de ladite communauté internationale et, au moins, à moyen terme, à la paralysie ou à la fin de la carrière politique définitive d`Aristide. Les élections en soi, cependant, ne suffiront pas pour y arriver. Il faudra que le gouvernement qui en sortira soit avisé et déterminé, en dehors du canon néo-lbéral, à attaquer à leurs racines « les causes de nos malheurs » comme dirait Edmond Paul. à€ l’inverse, l’échec de ces élections qui serait imputable aux erreurs de toutes sortes de cette équipe plutôt que de la popularité réelle ou supposée de l’ancien prêtre charismatique, renforcerait l’attente de ce dernier sur le terrain. A la vérité, l’incongruité de cette dernière offensive menée par ses inconditionnels a aveuglément frappé beaucoup de ses partisans, surtout ceux du secteur informel et a éloigné de lui une large portion de ces couches sociales importantes de la vie économique nationale. Ce dernier calcul a produit un effet boomerang.
Aristide, en pensant mettre son grain de sable dans la machine électorale de Bush, à travers tous les actes de terreur de ses partisans, auxquels il a nié sa participation et sa contribution directe sans les condamner, s’inscrit comme le personnage incontournable lors du déroulement des prochaines élections . De plus en plus de doutes planent légitimement sur leur réalisation. La mobilité des chimères et leur connaissance du terrain les aideront à créer la panique et à se fondre tranquillement au sein de la population terrorisée qui, à cause de leur proximité géographique, a peur de les dénoncer. Cette politique se montre progressivement payante. Déjà une voix comme celle de M. Gabriel Valdez, le représentant des Nations-Unies en Haïti, et les démarches entreprises par un émissaire spécial du gouvernement brésilien, préconisent le dialogue national. Dans leurs premières réactions, les politiciens qui escomptent isoler Aristide d’une aile de son parti, qui l’a nommé son chef à vie, en évoquant la potentialité d’une certaine base saine de lavalas, ont récusé cette proposition. La valeur et la faisabilité de celle-ci, dans la pratique, dépendront du poids que le pouvoir américain lui donnera. La classe politique traditionnelle a l’habitude de ces rebuffades, mais elle ne résiste pas longtemps au grand patron du Nord.
[1] Directeur de l’Institut Culturel Karl Levêque
[2] NDLR : L’armée sans tête
[3] Chimères, partisans violents d’Aristide
[4] Ce texte a été écrit le 2 novembre, date des élections présidentielles qui viennent de se tenir aux Etats-Unis
[5] Ces données sont tirées d’une note de protestation signée par la PAPDA et de quelques autres organisations paysannes et de femmes
[6] ibidem