P-au-P, 11 nov. 2015 [AlterPresse] --- Les fraudes et irrégularités, enregistrées dans les élections haïtiennes du dimanche 25 octobre 2015, auraient été planifiées avec des étrangers, révèle Antoine Rodon Bien-Aimé, député élu à Cerca Carvajal/Quartier de los Palis (Centre/Est) sous la bannière du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, dès le premier tour des législatives controversées du 9 août 2015.
Un ressortissant canadien, répondant au nom de Sylvain Côté, aurait, de concert avec un ressortissant mexicain, Sola Antonio, planifié des fraudes et irrégularités lors des élections du 25 octobre 2015, dénonce le député du Phtk.
Ce canadien était chargé, pour le compte du bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (Unops), de recevoir les procès-verbaux dans les départements et de les transporter au Centre de tabulation (Ctv), fait-il savoir.
Ces procès-verbaux auraient été falsifiés, dévoile-t-il.
Des membres du Conseil électoral provisoire (Cep) sont au courant de ces actions fomentées, indique-t-il, appelant les autorités à faire la lumière sur ces actions pour éviter au pays de tomber dans des troubles.
« Nous avons déjà géré trop de crises politiques entraînant de l’insécurité, défavorable aux investissements, une inflation galopante et un déficit budgétaire », rappelle-t-il, déplorant le fait que des Haïtiens complotent avec des étrangers pour effectuer des fraudes électorales.
En dépit des menaces de mort, qu’il déclare recevoir de membres du pouvoir en place, Bien-Aïmé dit prendre son courage à deux mains pour dénoncer ces fraudes, pour la vérité et pour l’histoire.
« Vaux mieux annuler les élections aujourd’hui. Je préfère perdre mon poste de député et retourner aux élections, au profit de la paix, de la stabilité, de la sécurité et de la création d’emplois en Haïti », exprime-t-il.
Antoine Rodon Bien-Aîmé appelle le Cep à prendre en compte la proposition des huit candidats à la présidence, consistant à mettre en place une commission indépendante, composée de personnalités crédibles, pour épurer les votes.
Entre-temps, une manifestation a eu lieu dans la capitale Port-au-Prince, ce mercredi 11 novembre 2015, pour dénoncer les résultats préliminaires de la présidentielle du 25 octobre 2015, entachés de fraudes et d’irrégularités.
Alors que la séance technique d’audition des cas de contestation a débuté le mardi 10 novembre 2015, d’autres mobilisations sont annoncées les jeudi 12 et vendredi 13 novembre 2015 par des partis politiques, comme la Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh), Pitit Desalin et Fanmi Lavalas. [emb gp apr 11/11/2015 16:50]