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Haïti-Insécurité : Des bandits armés sèment la terreur dans la plaine du Cul-de-Sac

P-au-P, 10 nov. 2015 [AlterPresse] --- Depuis plusieurs semaines, des bandits lourdement armés sèment la terreur dans la plaine du Cul-de-Sac (au nord de la capitale), sans se faire inquiéter, apprend AlterPresse.

Les riverains, livrés à eux-mêmes, disent ne pas savoir à quels saints se vouer, face à ces bandits qui violent leurs petites filles sous leurs yeux.

On rapporte même que ces bandits, qui pénètrent chez les habitants de la plaine du Cul-de-Sac, contraindraient les jeunes garçons à avoir des relations sexuelles avec leurs proches, sous menace de les exécuter s’ils ne le font pas.

Ces actes de banditisme et de terreur prennent tellement d’ampleur dans la zone que les habitants parlent, à présent, du « phénomène de la Plaine ».

Les gens, qui n’habitent pas dans la plaine du Cul-de-Sac, craignent déjà un déplacement de ces bandits vers d’autres lieux. Ces brigands opéreraient également à Croix-des-Bouquets et à Corail Cesselesse (nord de la capitale).

Tous les quartiers situés dans la plaine du Cul-de-Sac sont ciblés, témoigne un riverain requérant l’anonymat.

Aux abois, les habitants sont obligés de créer, à présent, des brigades de vigilance nocturne pour contrer toute éventuelle attaque de ces bandits armés.

« Nous sommes obligés de nous protéger, parce que la présence de la police laisse à désirer. C’est pourquoi nous formons des brigades dans chaque zone. Le soir, nous dressons des barricades pour les enlever tôt le matin », indique un habitant.

Des riverains appellent toute la population à la vigilance afin de freiner les assauts de ces bandits, munis de diverses armes pour terroriser la population.

Ils se disent disposés et déterminés à défendre leurs quartiers et leurs familles, au péril de leur vie, à travers des cellules de surveillance.

Dans une conférence de presse en date du dimanche 8 novembre 2015, le directeur général de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Godson Orelus, déclare entendre les cris de la population de la plaine du Cul-de-Sac.

Appelant à la participation de toute la population en vue de contrecarrer ces bandits qui sont, dit-il, d’anciens prisonniers, Orélus affirme avoir un plan pour mater leurs forfaits.

En décembre 2014, 240 prisonniers ont été graciés, de manière irrégulière, par le président Michel Martelly.

Ces irrégularités, enregistrées dans la façon dont Martelly a gracié ces prisonniers (le nombre d’anciens prisonniers s’élèverait à 340), ont été dénoncées par des organisations de défense des droits humains, notamment la Plate-forme des organisations de défenses de droits humains (Pohdh) et le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh). [bd emb apr 10/11/2015 10:50 ]