P-au-P, 09 nov. 2015 [AlterPresse] --- Appelant à la poursuite de la mobilisation contre les résultats de la présidentielle du dimanche 25 octobre 2015, la plateforme Pitit Desalin dénonce des persécutions politiques contre ses militants, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.
L’arrestation de plus d’une trentaine de manifestants, proches de Pitit Desalin, a été effectuée sur une base politique et non légale, dénonce l’avocat de la plateforme politique, Claudy Gassant.
Quatre d’entre eux ont été libérés, le samedi 7 novembre 2015, et quelques autres, le dimanche 8 novembre 2015, indique Gassant, se disant incapable de donner le nombre exact des personnes libérées.
Les démarches effectuées sont presque vaines, puisque les juges ont peur. Ils ne veulent pas traiter ce dossier qui, d’après eux, ne relève pas de leur compétence, déplore Gassant.
Des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) portent des haches, des machettes et des cagoules dans leurs voitures, dénonce-t-il, appelant la direction générale de la Pnh à intervenir pour éviter que la situation dégénère.
Face à ces actes de répression, la plateforme Pitit Dessalin, qui n’entend pas baisser les bras, compte continuer la bataille avec des armes démocratiques, sans recourir à la violence.
« La police, aujourd’hui, est une police politique et non une police d’État. On a beaucoup plus envie de courir que de se sentir rassuré en voyant un agent de la police », regrette-t-il.
Dans une note de presse, publiée le samedi 7 novembre 2015, la plateforme Pitit Desalin a dénoncé les actes de répressions, déclenchés contre ses militants après la publication, le jeudi 5 novembre 2015, par le Conseil électoral provisoire (Cep), des résultats préliminaires de la présidentielle du 25 octobre 2015.
Les deux candidats, arrivant en tête de ces résultats préliminaires, contestés par au moins 8 candidats à la présidence, sont Jovenel Moise du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, avec 511,992 votes, soit 32.81% des électrices et électeurs, et Jude Célestin de la Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh) avec 394,390, soit 25.27%.
Un responsable logistique de Pitit Desalin, dénommé Maxo Gaspard, a été tué de balles à la tête, non loin du siège central du parti à Delmas 33, quelques minutes après la publication des résultats préliminaires de la présidentielle du 25 octobre.
Il aurait été exécuté par un agent de la Brigade d’opération et d’intervention départementale (Boid) en vue d’intimider les militants protestataires, selon les responsables de la Plateforme.
Cette information a été vite démentie par la direction départementale de l’Ouest de la Pnh.
Plus d’une trentaine de militants et des membres de la plateforme Pitit Desalin, dont une quinzaine à Delmas, 6 à Croix-des-Bouquets, une dizaine au Cap-Haïtien, cinq à La Saline (quartier populaire à l’ouest de Port-au-Prince) et plusieurs autres dans divers endroits auraient été arrêtés sur les ordres du chef de la police, Godson Orélus, indique la note de Pitit Desalin.
Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) s’est également élevé contre cette répression de la Police contre les partisans de Pitit Desalin.
La police n’a arrêté qu’une vingtaine d’individus, parce qu’ils troublaient l’ordre public, précise le porte-parole adjoint de la Pnh, Garry Desrosiers, soulignant qu’il n’est pas au courant du nombre de personnes libérées puisque, dit-il, cela revient à la justice de continuer le processus.
Des manifestations, entraînant des troubles, ont eu lieu dans divers endroits du pays, suite à la publication des résultats préliminaires de la présidentielle du 25 octobre 2015.
Les forces de l’ordre ne toléreront aucune manifestation violente qui, non seulement trouble l’ordre public et rompt la paix sociale, mais aussi empêche les citoyennes et citoyens de vaquer librement à leurs occupations et porte atteinte à la sécurité des vies et des biens, souligne le Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp).
Le Mjsp appelle les protagonistes politiques à réaliser leurs mouvements de protestation, dans les limites imposées par la loi, et à produire leurs contestations en conformité avec celle-ci. [nj emb rc apr 09/11/2015 13:40]