Correspondance Ronel Odatte
Hinche, 9 nov. 2015 [AlterPresse] --- La publication des résultats des législatives du 25 octobre, le dimanche 8 novembre, a créé une situation de panique à Hinche (département du Centre, est), a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Des tirs nourris ont été à la base de cette situation constatée dans une bonne partie de la ville de Hinche où des gens ont été obligés de rentrer chez eux par peur d’être victimes.
La présence des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) dans les rues n’a pas empêché ces tirs qui seraient l’œuvre de certains gangs armés cherchant à s’imposer dans la cité après ces résultats, selon des témoignages recueillis.
Dans une note datée de du 9 novembre 2015, la Ligue pour la défense et le respect des droits humains au Plateau Central (Liderdhpc) condamne ces actes qui ne font qu’aggraver, selon elle, la situation sécuritaire dans la zone.
L’utilisation des armes à feu pour semer la panique au sein de la population est inadmissible, dénonce-t-elle, soulignant que la force doit rester à la loi et personne n’est autorisée à troubler l’ordre public.
Elle profite pour demander aux partisans des candidats gagnants de ne pas utiliser les armes à feu pour fêter leur victoire.
« Si les résultats vous paraissent injustes, vous pouvez les contester devant qui de droit sans avoir besoin de recourir à la violence », rappelle-t-elle aux candidats perdants en les invitant aussi à choisir le chemin tracé par le décret électoral pour faire valoir leurs contestations.
Elle encourager également les autorités électorales à respecter et à faire respecter les votes des citoyennes et des citoyens, parce que, dit-elle, chaque vote compte.
Le Conseil électoral provisoire (Cep) doit s’assurer que les résultats définitifs reflètent réellement le vote des électeurs, recommande-telle.
A cause de ces résultats truqués, Haïti entame la deuxième phase du coup d’Etat électoral, estime Chavannes Jean Baptiste, candidat à la présidence du parti Kontrapep la. Il accuse l’administration politique actuelle d’avoir fait main basse sur le processus électoral.
Le candidat à la députation pour le parti Kontrapèpla, Vaniet Louis, arrive en deuxième position avec 9, 839 votes, soit 48. 94 % face à son concurrent du parti politique « Konvansyon inite demokratik » (Kid), Fred Pitton qui a obtenu 10, 107 votes, soit 50.27 %.
« Les élections du 9 août et celles du 25 octobre sont de véritables coups d’Etat électoraux. Nous préconisons la mobilisation pour sortir le pays du bourbier dans lequel il se trouve avec les bandits légaux (au pouvoir) », déclare Jean Baptiste.
Douze sénateurs ont été élus au deuxième tour des législatives du 25 octobre dernier, selon les résultats préliminaires publiés par l’institution électorale.
Le second tour a eu lieu dans les départements de l’Ouest, du Nord-Ouest, du Nord-Est, de l’Artibonite, des Nippes (une partie du Sud-Ouest), du Sud et du Sud-Est.
Jean Baptiste se dit prêt à rejoindre le groupe des (8) huit candidats qui exigent de vrais résultats pour la présidentielle et les législatives du 25 octobre dernier.
La plateforme « Pitit Desalin » annonce des manifestations au Plateau Central pour cette semaine en vue de porter le Cep à appliquer le décret électoral contre d’éventuelles fraudes supposément en faveur du candidat du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, Jovenel Moise.
Le président Michel Martelly et le Cep dirigé par Pierre Louis Opont sont tenus pour responsables de ces graves irrégularités, affirme le porte-parole régional de la plateforme, Jacklin Casimir.[ro emb apr 9/11/2015 12 : 20]