P-au-P, 06 nov. 2015 [AlterPresse] --- L’Union nationale des normaliennes et normaliens haïtiens (Unnoh) se dit solidaire aux deux journées de grève des lundi 9 et mardi 10 novembre 2015, demandées par les syndicats de transports, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.
L’Unnoh encourage la population à appuyer tout mouvement de protestation, qui viserait à forcer le gouvernement à effectuer le retrait des « mesures illégales » d’augmentation de taxes.
Le coordonnateur général de l’Unnoh, Josué Mérilien, met en doute la volonté du gouvernement de surseoir à l’augmentation des taxes et à l’octroi de privilèges allant de 2 millions à 2,5 millions de gourdes (US $ 1.00 = 56.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui) aux anciens ministres et secrétaires d’État, tel qu’annoncé par le premier ministre Evans Paul suite à un conseil de gouvernement tenu le vendredi 6 novembre 2015 à la Primature.
Contacté par AlterPresse, le porte-parole du rassemblement des chauffeurs de tap-tap d’Haïti (Rctth), Jackelin Cantave se dit également méfiant.
La grève vise, entre autres, à forcer le gouvernement haïtien à faire le retrait formel par un nouveau décret de sa décision d’augmenter les taxes sur les permis de conduire, les timbres de passeports, le matricule fiscal et le bétail.
D’autres syndicats, comme la Confédération des travailleurs haïtiens (Cth) et le Mouvement des syndicats haïtiens (Msh), se sont ralliés à cette grève.
Le paiement des taxes est le devoir de tout citoyen, reconnait Mérilien, soulignant toutefois que l’État a l’obligation, par la suite, d’utiliser ces taxes en offrant des services par la création d’écoles, de places publiques et d’hôpitaux.
En ce sens, le gouvernement actuel ne prend pas en compte les besoins de la population, critique-t-il
Josué Mérilien en profite pour dénoncer également un décret publié au mois d’octobre par le chef de l’Etat Michel Martelly, visant à accorder des privilèges aux anciens ministres et secrétaires d’état de l’administration Martelly-Paul.
Cette mesure aurait pour objectif d’enrichir une catégorie de personnes, au détriment d’autres, comme les professeurs et les policiers qui sont dans des conditions économiques précaires.
Les chômeurs, qui sont dans un état de précarité, n’ont-ils pas droit à des considérations ?, s’interroge l’Unnoh.
Mérilien exhorte la population à la vigilance citoyenne afin de ne pas se laisser tromper par les initiateurs du mouvement de grève, qui pourraient, selon lui, négocier à leur insu avec le gouvernement. [bd emb gp apr 09/11/2015 05:30]