P-au-P, 05 nov. 2015[AlterPresse] ---- L’Observatoire citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie (Ocid) s’inquiète du manque de transparence au Centre de tabulation des votes (Ctv), en ce qui concerne les élections législatives, municipales et la présidentielle du 25 octobre 2015, dans un communiqué de presse en date du mercredi 4 novembre 2015 et transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
L’Ocid dit enregistrer « un certain nombre de failles ou de maladresses, dans la phase de tabulation des votes, qui contribuent à créer une atmosphère générale de suspicion et à générer des craintes légitimes, que la réalité des urnes ou l’expression de la volonté populaire soit altérée, en tout ou en partie ».
Un climat aussi fragile à l’approche de la publication des résultats partiels de la présidentielle, prévus ce jeudi 5 novembre 2015, est pour le moins « préoccupant ».
La confidentialité des informations et le manque de transparence dans le mode opératoire au centre de tabulation des votes ont empêché les observatrices et observateurs de recueillir des données systématiques pour leur travail, signale- l’Ocid.
Les analyses, effectuées par l’Ocid, sont assez limitées, vu le manque d’accès aux informations au Ctv.
Aucun manuel de fonctionnement du centre n’est disponible, comme par le passé, pour renseigner les intéressés sur les procédés de vérification utilisés et les principales causes de rejet des procès-verbaux mis en quarantaine, constate l’observatoire, révélant un manque de rigueur dans le processus électoral.
Les observateurs de l’Ocid ont remarqué que quelques procès-verbaux, validés au Ctv, comportaient certaines irrégularités quant au nombre de signatures nécessaires.
Le directeur du Ctv a répondu que des procès-verbaux, présentant certains manquements, ne sont pas mis à l’écart s’ils ne contiennent pas un nombre très élevé de voix exprimées, rappelle l’Ocid, qui se dit insatisfait des engagements, pris par l’institution électorale, pour contrecarrer les cas de fraudes orchestrées, notamment, par des mandataires de partis politiques.
L’Ocid dit attendre toujours des éclaircissements sur les balises techniques, mises en place pour repérer et sanctionner de telles dérives.
« Aucune action n’a été mise en oeuvre concernant notre demande, relative à la publication des noms des avocats vérificateurs qui contrôlent les procès-verbaux », regrette-t-il.
L’observatoire dit s’étonner d’entendre le responsable du Ctv affirmer, dans la presse, que les juristes choisis ont été recrutés uniquement sur la base de leurs compétences et qu’a priori, aucun contrôle n’a été fait sur la possible existence de conflits d’intérêt entre ces derniers et les candidats aux dernières élections.
L’Ocid réitèrr sa recommandation, visant à responsabiliser civilement et pénalement ces avocats vérificateurs ainsi que les opérateurs de saisie au Ctv.
Il espère que la commission de doléances n’empiétera pas sur la mission des instances, établies par le décret électoral, et ne compliquera pas davantage le processus.
La mission de cette commission spéciale de doléances, formée le 29 octobre 2015 par le Conseil électoral provisoire (Cep), consistait à « recevoir les plaintes documentées de fraudes et de bourrages d’urnes ; s’assurer de la prise en compte, par le Ctv, des plaintes qu’elle a retenues pour être fondées ; recevoir et archiver les rapports de corrections apportées par les vérificateurs du Ctv ; informer les plaignants de la suite donnée à leurs plaintes ».
De multiples cas de fraudes électorales et de bourrages d’urnes ont été dénoncés, à l’occasion des scrutins du dernier dimanche d’octobre 2015.
Fixée préalablement pour le 3 novembre, la publication des résultats préliminaires de la présidentielle du 25 octobre est attendue pour ce jeudi 5 novembre 2015.
Au moins 6 candidats à la présidence exigent la formation d’une commission d’enquête indépendante, pour épurer le processus de vote, par rapport aux suspicions de « fraudes massives » enregistrées.
Le Cep est appelé à former une commission d’enquête indépendante, composée de cinq membres désignés par des secteurs crédibles, recommandent les candidats à la présidence dans un communiqué de presse, publié le 3 novembre 2015. [nj emb rc apr 05/11/2015 12:00]