P-au-P, 05 nov. 2015 [AlterPresse] --- La Fédération de l’industrie de la construction dominicaine s’oppose à l’idée de donner une assurance médicale à des immigrantes et immigrants, rapporte le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Pour ce faire, la Fédération a saisi le Tribunal supérieur administratif (Tsa) afin d’empêcher que soient intégrés les étrangers dans l’assurance familiale de santé, même s’ils ont un statut migratoire régulier.
Cette action viserait à contrer la démarche du Conseil national de la sécurité sociale (Cnss) de faciliter une assurance médicale aux travailleurs migrants.
Le Cnss cherche à modifier avec une simple résolution, la loi 87-01, qui crée le système dominicain de la sécurité sociale, estiment les avocats de la Fédération, Raphael Santos et Robert Marinez, dans une note de presse publiée le 28 octobre 2015.
ces avocats qualifient d’illégale et d’inconstitutionnelle cette démarche qui, selon eux, serait nuisible aux intérêts de la sécurité sociale.
La solution recherchée par le Cnss, en plus d’être préjudiciable au système de sécurité sociale, ne donnerait pas réellement une couverture médicale aux immigrantes et immigrants, soutiennent les deux avocats dominicains de la Fédération de l’industrie de la construction dominicaine.
Ce serait seulement un moyen de forcer les entrepreneurs à épargner des milliards de pesos pour des travailleurs mobiles, avancent-ils.
L’unique mécanisme, qui protège ces travailleurs, est le Fonds des travailleurs de la construction, créé par la loi 686.
Cet instrument juridique est souvent ignoré par ces mêmes secteurs, qui ont recouru, à deux reprises, au tribunal constitutionnel afin de l’annuler, d’après les deux hommes de loi.
Le travail dans la construction constitue, après celui de l’agriculture, la deuxième branche d’activité pour les migrants haïtiens de sexe masculin en territoire dominicain, signale une étude, publiée, en 2012, par l’Observatoire des migrants des Caraïbes (Obmica) sur les ouvriers haïtiens du bâtiment en République Dominicaine.
Ces travailleurs haïtiens sont généralement sous-payés et très peu protégés, en terme de sécurité sociale, par rapport aux travailleurs de nationalité dominicaine. [emb gp apr 05/11/2015 16:30]