P-au-P, 03 nov. 2015 [AlterPresse] --- La Plateforme nationale des syndicats de transports fidèles (Pnstf) annonce deux journées de grève, les lundi 9 et mardi 10 novembre 2015, en vue de forcer le gouvernement à revenir sur sa décision d’augmenter les taxes sur les permis de conduire, les timbres de passeports et le bétail, lors d’une conférence de presse, le mardi 3 novembre, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Les syndicalistes affirment accorder, au gouvernement Evans Paul, un ultimatum, qui prendra fin le mercredi 4 novembre 2015, pour qu’il annule la disposition de relèvement des taxes pour l’exercice fiscal 2015-2016.
Dans le cas contraire, ils comptent mettre leur menace à exécution, en lançant un mot d’ordre de grève (d’avertissement) des transports publics, sur tout le territoire national, pour les lundi 9 et mardi 10 novembre 2015.
Le gouvernement Evans Paul aurait pris la décision d’augmenter les taxes « pour tromper la vigilance de la population », préoccupée par le processus électoral et les résultats préliminaires de la présidentielle du 25 octobre 2015, annoncés pour ce jeudi 5 novembre par le Conseil électoral provisoire (Cep).
« Dans le nouveau budget de l’exercice fiscal 2015-2016, le gouvernement a fait passer le tarif du permis de conduire de type A de 1,000.00 à 3,000.00 gourdes (US $ 1.00 = 55.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes), le tarif de type B de 1,000.00 gourdes à 4,500.00 gourdes, le tarif du permis de conduire pour les motocyclettes de 500.00 à 1,000.00 gourdes », dénonce le porte-parole du Rassemblement des chauffeurs de tap tap d’Haïti (Rctth), Jacklin Cantave.
Les syndicalistes ont profité de la conférence de presse du 3 novembre 2015 pour fustiger l’arrêté présidentiel, pris le 23 septembre 2015, en l’absence du parlement, et publié le 8 octobre 2015, dans le journal officiel « Le Moniteur », qui voudrait octroyer une série de privilèges à d’anciens ministres et secrétaires d’État.
« Une décision, qui vise à privilégier d’anciens fonctionnaires pour services rendus au gouvernement », argumentent les syndicalistes de transports publics.
La semaine écoulée, plusieurs organisations ont crié au scandale, avec cet arrêté « scélérat » en date du 23 septembre 2015, qui chercherait à offrir des avantages personnels à des fonctionnaires, n’ayant même pas obtenu décharge de leur gestion et sur qui pèsent des soupçons de prévarication, en puisant dans les maigres ressources financières de l’Etat, voire en continuant à les dilapider davantage.
L’arrêté présidentiel du 23 septembre 2015, dont les termes ne sont pas prévus dans la loi sur l’administration publique, coïncide avec les velléités gouvernementales d’augmenter diverses taxes, concernant, entre autres, les droits de timbres de passeport, le renouvellement du permis de conduire et le matricule fiscal.
En octobre 2015, le Ministère de l’économie et des finances (Mef) a fait relever, en l’absence du parlement, les droits de timbres de passeports, qui passent de 1,600.00 gourdes à 3 mille gourdes, en plus de l’augmentation du tarif prélevé pour l’obtention du permis de conduire.
Toutes ces dispositions irrégulières sont annoncées à la veille du départ des ministres et secrétaires d’État actuels.
De telles augmentations de taxes ne feront qu’aggraver les conditions, déjà précaires, des couches économiquement défavorisées de la population, considèrent les syndicalistes de transports publics à la conférence de presse du 3 novembre 2015.
Aussi, appellent-ils toutes les forces vives du pays à rester mobilisées pour forcer le gouvernement Evans Paul et le président Michel Martelly à faire retrait de ces décisions « illégales », de nature « à créer plus de misère en Haïti ». [bd rc apr 03/11/2015 15:30]