P-au-P., 3 sept. 02 [AlterPresse] --- Le président haïtien Jean Bertrand Aristide doit prendre la parole ce 3 septembre au Sommet Mondial sur le Développement Durable qui se tient à Johannesburg, en Afrique du Sud. Avant de laisser le pays le 1er septembre, Aristide a fait part de sa préoccupation à propos de la situation environnementale en Haïti.
Lors d’une conférence de presse, Aristide a mis en relief la nécessité de protéger les arbres et la couche d’ozone. “ Les arbres absorbent le gaz carbonique de l’air et nous fournissent de l’oxygène indispensable à nos poumons", a fait remarquer le Président. Il a insisté également sur les perturbations climatiques et les dégâts causés à travers le monde.
Selon les milieux spécialisés, Haïti est l’un des pays de la Caraibe les plus abîmés du point de vue environnemental. Des 98% de couverture végétale au 15ème siècle, il ne reste plus en Haïti que moins de 2%.
A l’occasion du sommet de la terre, la Plate-forme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) et le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) déclarent prendre acte de l’intérêt manifesté par le gouvernement haïtien autour de la problématique de développement durable.
Le GARR et la PAPDA s’interrogent, toutefois, sur le sens de l’engagement du gouvernement qui, depuis avril 2002, a opté pour "un processus de désertification de la plaine agricole de Maribahoux", à la frontière du Nord-Est, en ouvrant la voie au bétonnage de cet espace
vert pour l’implantation d’une zone franche textile, sur près d’une centaine de carreaux de terre.
Déjà , au cours des préparatifs de la cérémonie d’inauguration du projet, le 8 avril 2002, rappellent les 2 plates-formes, des arbres avaient été abattus et des champs de maïs complètement rasés pour dégager une piste d’atterrissage pour l’hélicoptère présidentiel.
Le GARR et la PAPDA se déclarent très inquiets, car, indiquent-ils, "le projet de bétonnage de la plaine de Maribahoux n’est que le premier d’un long chapelet de zones franches envisagées à la frontière (350 kms), avec en perspective, un déboisement systématique" en vue de l’établissement de ces unités industrielles.
Le GARR et la PAPDA exhortent les responsables haïtiens à réviser leurs options et à prioriser le bien-être et les intérêts vitaux de la population, "élément fondamental de tout projet de développement humain durable. (gp apr 03/09/02 06:50)