P-au-P, 25 oct. 2015 [AlterPresse] --- Des spécialistes, venus d’horizons divers, sont intervenus sur les enjeux liés aux élections législatives, municipales et la présidentielle du dimanche 25 octobre 2015, lors d’interviews réalisées sur AlterRadio.
A la fermeture des bureaux de vote, les tâches démocratiques ne sont pas terminées. Il convient de veiller au bon déroulement du reste du processus (comptabilisation des votes, procès-verbaux des résultats, etc.), plaident-ils.
Vigilance à tous les niveaux, préconise l’architecte Ginette Chérubin
La non-épuration et la non-actualisation de la liste électorale permettraient à des électrices et électeurs de voter à la place d’autres, déplore l’ex-conseillère électorale, l’architecte Ginette Chérubin.
A côté de 2 postulants indépendants, les partis politiques, qui ont envoyé 52 candidates et candidats à la présidence (54 candidates et candidats en lice pour le premier tour de la présidentielle du 25 octobre 2015) n’encouragent pas l’inclusion des participantes et participants dans les bureaux de vote, critique-t-elle.
Elle appelle, en particulier, les électrices et électeurs à user de solidarité envers les superviseuses et superviseurs des centres de vote, qui jouent un rôle crucial dans le processus électoral.
L’architecte Ginette Chérubin exhorte, de leur côté, les superviseuses et superviseurs à faire preuve de sensibilité et de conscience citoyenne pour une réussite des scrutins du dimanche 25 octobre 2015.
« Les superviseuses et superviseurs doivent savoir que le bon déroulement du processus dépend d’elles et d’eux. En cas d’irrégularités et de fraudes, elles/ils seront les premiers concernés pour appeler au secours de la police et solliciter la présence d’un juge de paix en cas de flagrance », poursuit-elle.
Les candidates et candidats, les électrices et électeurs et les personnels du processus électoral doivent faire en sorte que la communauté internationale applaudit cette journée électorale, souhaite-t-elle, encourageant les superviseuses et superviseurs à ne pas vendre leur conscience, en vue d’éviter un arbitrage de la communauté internationale, comme cela s’est produit dans le passé, notamment après les scrutins de novembre 2010 en Haïti.
Par rapport au comptage, elle estime que, pour trouver le nombre total de voix des candidates et candidats, il faut considérer la quantité de bulletins valides (y compris les bulletins d’abstention).
Nécessité d’une prise en compte de l’histoire, selon le professeur Hérold Toussaint
On ne saurait bâtir un pays sans l’histoire, considère, pour sa part, le professeur en communication politique à l’Université d’État d’Haïti (Ueh), Hérold Toussaint.
Il appelle la jeunesse et les membres du Conseil électoral provisoire (Cep) à se servir de l’expertise de l’ex-conseillère électorale, Ginette Chérubin, pour construie l’avenir.
Le Cep devrait mobiliser la jeunesse universitaire et les jeunes pour qu’ils puissent participer dans le processus électoral.
En contrepartie, les jeunes pourront bénéficier de quelques avantages, sans pour autant être monnayeés pour ce mouvement citoyen, que représente le processus de vote, conseille Toussaint, soulignant combien « cette action permettrait d’éviter beaucoup d’écarts, y compris une élection aussi coûteuse » [1]
Encourager une citoyenneté pleine et entière
« Les élections sont un "insolite" en Haïti. Elles ne rentrent pas dans la pratique normale de la vie de la population. Il convient d’instaurer, notamment dans la famille et les écoles, la pratique démocratique de consultations pour permettre la participation de toutes et de tous dans les décisions qui engagent l’avenir des communautés, à divers niveaux », analyse le bâchelier en communication sociale et ex-journaliste d’AlterPresse, Edner Fils Décime, plaidant, lui, pour une pleine citoyenneté. [bd emb rc apr 25 /10/2015 18:00]
[1] Ndlr : D’environ 4 millions de dollars américains, au début des années 1990, le coût des élections en Haïti est passé à plus de 66 millions de dollars américains, en 2015 (US $ 1.00 = 54.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui).