P-au-P., 10 nov. 2004 [AlterPresse] --- Les jeunes sont parmi les principaux protagonistes de la violence qui sévit à Port-au-Prince, selon un rapport dressé par L’organisme de défense des droits humains de l’Eglise Catholique Justice et Paix.
Dans ce document adressé aux autorités judiciaires et policières, dont le Ministre de la justice, Bernard Gousse, et le Directeur de la police, Léon Charles, Justice et Paix a établi que 65 jeunes, dont 3 enfants se retrouvent parmi 152 morts répertoriés en deux mois à Port-au-Prince (66 en septembre et 86 en octobre).
Les victimes par balles occupent la première place parmi l’ensemble des cas enregistrés par Justice et Paix. 42 personnes ont été tuées par des projectiles en septembre et 70 en octobre.
Les violences sont aussi dans beaucoup de cas causés par des jeunes armés, selon le constat fait par Justice et Paix. « Plusieurs fois on mentionne des jeunes qui sont armés, qui sont auteurs des actes de violence », souligne l’institution.
L’organisme a noté « de nouvelles pratiques de barbarie, comme décapiter les corps des victimes » et les jeter dans les rues. Justice et Paix a attiré l’attention également sur d’autres formes de violence qui sévissent à la capitale, telles que « menaces sur des élèves sur le chemin de l’école, actes de vengeance, viols, incendies de voitures, pillages des petits commerçants ».
Justice et Paix suggère aux autorités gouvernementales et policières de respecter scrupuleusement les droits humains « a tout moment », de considérer l’insécurité comme non seulement « la menace des armes », mais aussi une « conséquence de la misère » et de mener la lutte contre l’impunité « avec tous les moyens légaux ».
Le rapport de Justice et Paix est parvenu à AlterPresse au même moment où on apprenait que de nouveaux actes de violence ont semé la panique dans quelques blocs du centre-ville commercial. Des incendies ont été allumés dans des dépots de marchandises et tirs nourris ont par moment été entendus.
La police a informé que des bandits ont assassiné à Poste-Marchand (Centre de la capitale) Dominique Myrtille, un employé civil de l’institution policière. [lf gp apr 10/11/2004 20:00]