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Haïti-Environnement : La valorisation des excréta pour le compostage, une nécessité

L’utilisation des toilettes sèches, à litières biométrisées, permettrait de réduire la contamination biologique des eaux, en valorisant les résidus par le compostage en Haïti. Au lieu de les gaspiller, il convient de transformer les déchets organiques en composts, pour un meilleur rendement de l’agriculture, plaident plusieurs spécialistes en environnement.

P-au-P, 05 nov. 2015 [AlterPresse] --- La gestion des déchets, notamment des excréta, s’avère nécessaire pour contribuer à un environnement sain, recommande Gaston Jean, chercheur en assainissement écologique, lors d’une table ronde organisée à Port-au-Prince, le jeudi 22 octobre 2015, et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Gaston Jean encourage la valorisation du compostage pour "hygiéniser" les excréta.

En Haïti, les gens défèquent à même le sol. Ils utilisent parfois les sachets, c’est un problème qui touche l’environnement et qui attaque la santé humaine, ont exprimé comme préoccupations les intervenants à cette table ronde.

Comme solution, Gaston Jean propose l’utilisation des toilettes sèches à litières, en lieu et place des toilettes écologiques.

Les toilettes sèches, à litières biométrisées, permettraient de réduire la contamination biologique des eaux en valorisant les résidus par le compostage, explique-t-il, soulignant combien une mauvaise gestion des excréta peut charrier de graves conséquences environnementales et même sanitaires.

Toutefois, les toilettes écologiques sont aussi utiles, parce qu’elles garantissent la préservation de l’environnement, reconnaît-il.

La chargée de mission du Centre francophone de recherche patrimoniale sur l’assainissement, les déchets et l’environnement (Cefrepade), Magalie Lavirotte, alerte sur la pénurie d’eau, à laquelle fait actuellement face Haïti.

Les toilettes sèches - elles permettent d’économiser de l’eau et de maîtriser les mauvaises odeurs - seraient les plus appropriées pour un pays comme Haïti, avance Lavirotte.

Faciles à fabriquer, ces toilettes ne présentent aucun risque de contamination par des maladies, indique-t-elle, tout en mettant en garde contre certains inconvénients liés à la durée de vie limitée de ces toilettes, dépendamment de l’entretien et des risques de contamination lors des vidanges.

« En Haïti, comme ailleurs, nous gaspillons beaucoup de déchets organiques, alors qu’ils peuvent être décomposés en composts pour un meilleur rendement de l’agriculture », regrette Magalie Lavirotte.

« Haïti, qui a besoin de composts, souffre de la déforestation », signale l’écrivain, journaliste, scénariste de cinéma et ethnologue français, Jean-Yves Loude (né à Lyon, France, le 26 février 1950), lors de son intervention.

Lors de cette table ronde, ayant rassemblé plus d’une cinquantaine de personnes, a été présentée « Prince de fatras », une œuvre en version originale, suivie d’une projection de film sur la gestion des déchets. [sj emb rc apr 05/11/2015 1:20]