P-au-P, 23 oct. 2015 [AlterPresse] --- La présidente du Brésil Dilma Rousseff condamne avec véhémence, le mercredi 21 octobre dernier, l’assassinat d’un jeune migrant haïtien, Sterlin Fétière, survenu le 17 octobre 2015 à Navegantes, une ville brésilienne de l’Etat de Santa Catarina, située au sud du pays, apprend AlterPresse.
Indignée de cet acte qu’elle ne tarde pas à qualifier de xénophobe et d’injuste, Dilma Rousseff estime que le Brésil a toujours été un pays solidaire et fraternel, rapporte le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr).
« Dans un pays comme le Brésil, mondialement connu pour sa solidarité et sa fraternité, des crimes de ce genre sont encore plus inacceptables », fustige-t-elle, appelant la police fédérale à collaborer avec les autorités de l’Etat de Santa Catarina où l’assassinat a été commis en vue de punir les coupables.
Le migrant haïtien de 33 ans a été tué de plusieurs coups de couteaux par un groupe de jeunes à Navegantes au moment où ce dernier revenait d’une fête en compagnie de son épouse, Vanessa Nery Pantoja, de nationalité brésilienne.
Cinq présumés auteurs du meurtre, dont un jeune homme de 24 ans et quatre adolescents, seraient déjà mis au arrêt par la police de Santa Catarina pour leur implication dans cet homicide volontaire.
Qualifiant de barbare et d’inhumain ce crime perpétré à l’encontre de son époux, Vanessa Nery Pantoja, la femme de la victime, en a profité pour dénoncer les comportements discriminatoires dont sont souvent victimes des migrants haïtiens se trouvant sur le sol brésilien.
Certains brésiliens passent leur temps à agresser verbalement des ressortissants haïtiens, rapporte-t-elle, prenant l’exemple de sa fille, de nationalité brésilienne, qui est souvent exposée à toutes sortes d’injures.
Environ 70, 000 migrants haïtiens ont laissé le pays pour aller s’établir au Brésil depuis le séisme du 12 janvier 2010.
Estimés à 250 à Navegantes, les migrants haïtiens sont engagés dans le secteur de la construction de navires et de bâtiments.
Dans sa note, le Garr dit saluer la déclaration de la présidente du Brésil, qui a su condamner cet acte xénophobe perpétré à l’encontre du jeune migrant haïtien à Santa Catarina.
Il exhorte les autorités brésiliennes à punir les auteurs et co-auteurs de ce meurtre, afin d’éviter la recrudescence de ces actes jugés « répréhensibles » et « odieux ».
En août 2015, un Haïtien a été tué et cinq autres ont été blessés par balles dans une attaque orchestrée par des Brésiliens hostiles à leur présence à São Paulo (Brésil). [jep emb apr 23/10/2015 15 : 10]