De janvier à octobre 2015, la commission épiscopale (catholique romaine) Justice et Paix (Jilap) a recensé un total de 16 cas de morts par balles, dans les rangs des policiers nationaux, dans la zone métropolitaine de la capitale Port-au-Prince.
P-au-P, 23 oct. 2015 [AlterPresse] --- Dans un contexte marqué par l’approche des scrutins (présidentiel, législatif et municipaux) du dimanche 25 octobre 2015, la commission épiscopale (catholique romaine) Justice et paix (Jilap) déplore les mauvaises conditions de travail des agents de la la Police nationale d’Haïti (Pnh), dont beaucoup ont été victimes d’agressions par balles, ces dernières semaines, dans la zone métropolitaine de la capitale Port-au-Prince.
Jilap appelle le commandement de la Pnh à prendre des dispositions adéquates en vue de garantir, aux policières et policiers nationaux, un minimum de conditions appropriées pour l’accomplissement de leur travail, dans des déclarations à l’agence en ligne AlterPresse.
L’absence d’une bonne organisation de la Pnh constitue l’une des causes des assassinats perpétrés contre des policiers nationaux, analyse le coordonnateur national de l’observation à Jilap, Rovelson Apollon.
Durant les deux dernières semaines, huit policiers nationaux ont été tués par des bandits dans la zone métropolitaine de la capitale .
De janvier à octobre 2015, la commission épiscopale (catholique romaine) Justice et Paix a recensé un total de 16 cas de morts par balles, dans les rangs des policiers nationaux, dans la zone métropolitaine de la capitale Port-au-Prince : 5 policiers abattus de janvier à mars 2015 ; 8 policiers tués par balles d’avril à septembre 2015 ; 3 policiers nationaux assassinés par balles en octobre 2015.
Jusqu’à date, la cause de ces assassinats à répétition demeure méconnue.
Le vendredi 16 octobre 2015, des dizaines de policiers nationaux ainsi que des parents de policiers victimes d’attentats ont manifesté dans les rues de Port-au-Prince pour dénoncer l’insécurité et réclamer justice pour leurs camarades assassinés par des bandits.
Il faudra attendre le résultat des enquêtes pour confirmer la thèse d’assassinats en série des policiers, a fait savoir à la presse le porte parole de la Pnh, le commissaire Frantz Lerebours.
La période électorale est un catalyseur de violences, au cours desquelles des agents des forces de l’ordre sont souvent les victimes, reconnaît Lerebours.
Les revendications des policiers sont justes et légitimes, affirme un responsable au sein de la Pnh, qui requiert l’anonymat.
De son côté, Jilap souhaite qu’il y’ait un système de sécurité publique, défini pour l’ensemble du territoire national, où trop de faiblesses sont enregistrées.
La Pnh n’a pas un système de sécurité fiable... Les gangs armés, qui semblent mieux équipés, contrôleraient beaucoup plus de territoire que les policiers, déplore Jilap.
« Il y a un manquement au niveau de la Pnh pour réagir immédiatement après un acte de banditisme. L’absence de contrôle du territoire par la police est une menace pour la sécurité de la population ».
La commission épiscopale (catholique romaine) Justice et paix (Jilap) relève de la négligence, affichée par les responsables de la Pnh, pour garantir une certaine sécurité aux policiers en ce qui concerne l’accès à une assurance sociale.
Comment se fait-il que les grands axes de la zone métropolitaine de la capitale Port-au-Prince ne soient pas contrôlés par la Pnh ?, s’interroge Jilap.
L’État a l’obligation de garantir la sécurité de ses citoyennes et citoyens, y compris des policières et policiers qui sont aussi la cible d’assassins, rappelle Jilap, souhaitant que la Pnh soit dotée de moyens nécessaires pour contrecarrer l’action des bandits armés.
La Pnh semblerait ne pas avoir tiré de leçons des modes opératoires utilisés dans les actes de banditisme afin d’apporter des corrections appropriées à un climat apaisé de sécurité.
Le public attend de voir les résultats de la flotte de 230 nouveaux véhicules, dont 30 fournis par les Etats-Unis d’Amérique, remise, durant les trois derniers mois, par le gouvernement Evans Paul, aux responsables de la Police nationale, en vue d’une meilleure efficacité sur le terrain, incluant la lutte contre le banditisme. [bd emb rc apr 23/10/2015 1:00]