P-au-P, 13 oct. 2015 [AlterPresse] --- La marche pacifique, organisée à l’Arcahaie (au nord de la capitale), le mardi 13 octobre 2015, a été violemment dispersée à coups de gaz lacrymogènes par des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) au niveau du carrefour de Saint-Médard, apprend AlterPresse.
Un jeune de 27 ans aurait été blessé, lors de la dispersion par la Pnh de la marche pacifique, déroulée à l’initiative du Collectif des directeurs d’école et des enseignants dans la commune de l’Arcahaie, à une trentaine de km au nord de Port-au-Prince.
Des centaines de riverains de la commune de l’Arcahaie, qui ont défilé dans plusieurs rues, ont protesté contre le projet de délimitation territoriale du gouvernement haïtien, visant à créer une nouvelle municipalité dénommée « Arcadins ».
« Après avoir parcouru plusieurs quartiers de la zone de l’Arcahaie, au retour de carrefour Saint Médard, la police a ouvert le feu et blessé un jeune garçon de 27 ans. Actuellement, plusieurs habitants ont essayé d’échapper aux tirs et à la poursuite de la police », rapporte le porte-parole du Collectif, Jean Robert Simon.
Débutée dans un climat tendu, la marche du 13 octobre 2015 se tient au terme d’un ultimatum de quelques jours (le wekkend dernier, du 9 au 11 octobre 2015), accordé au gouvernement pour faire retrait du décret présidentiel voulant créer une nouvelle municipalité dénommée « Arcadins ».
Aucune entente n’a été trouvée, au terme d’échanges réalisés, le dimanche 11 octobre 2015, entre des habitants protestataires de l’Arcahaie contre ce projet et des autorités gouvernementales, indique le Collectif de directeurs d’établissements scolaires et de professeurs à l’Arcahaie.
Les riverains de l’Arcahaie démentent la formation d’une commission tripartite, qui aurait vu le jour à l’issue des discussions du 11 octobre 2015, contrairement à la teneur d’un communiqué gouvernemental.
Cette commission serait composée des représentants du gouvernement, des communautés de l’Arcahaie et de Montrouis, concernées par la disposition envisagée de création d’une nouvelle municipalité dénommée « Arcadins » (entre Arcahaie et Montrouis), où le président Joseph Michel Martelly dispose d’une villa-plage.
Une situation tendue prévaut, depuis plus d’un mois, dans la zone de l’Arcahaie, qui dessert 5 départements géographiques (l’Ouest, l’Artibonite, le Nord-Ouest, le Nord et le Nord-Est).
Les écoles demeurent paralysées depuis la réouverture officielle de l’année académique, le lundi 7 septembre 2015, à cause de l’atmosphère de tension à l’Arcahaie, qui a causé des morts, incendie d’autobus, divers dégâts matériels et autres.
Un ultimatum de deux jours a été lancé par le Collectif des directeurs d’écoles et des enseignants de l’Arcahaie, le vendredi 9 octobre 2015, au président Martelly, pour le forcer à renoncer à ce projet.
Un vaste mouvement de mobilisation contre le gouvernement a été déclenché par les habitants de l’Arcahaie, dans le but de faire échec à cette décision prise sans concertation préalable avec eux et en l’absence du parlement. [jep emb rc apr 13/10/2015 16:00]