P-au-P, 9 oct. 2015 [AlterPresse] --- Le Collectif des directeurs d’écoles et des enseignants de la commune de l’Arcahaie (nord de la capitale) lance, ce vendredi 9 octobre 2015, un ultimatum de deux jours au président de la République, Michel Joseph Martelly, pour renoncer à son projet de délimitation territoriale, apprend AlterPresse
Ce weekend est accordé au président Michel Martelly pour rentrer l’arrêté présidentiel du 25 juillet 2015 concernant le projet de délimitation territoriale de la commune de l’Arcahaie, affirme le porte-parole du Collectif, Jean Robert Simon.
Au cas où leurs revendications ne seraient pas satisfaites, les directeurs d’écoles et les enseignants projettent d’organiser une manifestation le mardi 13 octobre 2015 pour forcer Martelly à revenir sur sa décision.
Suite à la publication d’un décret présidentiel, en vue de créer la commune des Arcadins, les habitants de l’Arcahaie ont déclenché une mobilisation intensive contre le gouvernement dans le but de faire échec à cette décision prise sans concertation préalable avec eux.
Depuis plus d’un mois, les activités scolaires sont paralysées dans la commune de l’Arcahaie après ce mouvement violent qui a déjà fait trois morts, plusieurs blessés, d’innombrables dégâts matériels et des pertes économiques pour la commune.
« Jusqu’à maintenant, seul le tribunal civil de l’Arcahaie fonctionne provisoirement. Tous les parents sont restés aux abois. A partir de six heures du soir, nul ne peut circuler dans les rues à cause de la peur qui règne dans la ville », déplore Jean Robert.
Une équipe de patrouille de la Brigade d’opération et d’intervention départementale (Boid) exercerait des violences physiques sur des habitants qu’ils rencontrent sur leur parcours, rapporte-t-il.
Des motocyclettes seraient parfois brisées et incendiées par Boid, ajoute-il.
Cette unité est accusée par le Collectif de piller, de blesser et de tuer des personnes dans la commune de l’Arcahaie, indique une note de presse du Collectif en date du mercredi 7 octobre 2015.
« L’Arcahaie, une ville si calme autrefois, est devenue un véritable champ de guerre », regrette-t-il estimant que la zone reprendra son cours normal une fois que Martelly retourne sur sa décision.
Le Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict) avait indiqué qu’il entreprend des pourparlers sur les revendications des protestataires et des séances de rencontres ont été organisés avec les représentants de diverses organisations et plusieurs acteurs, dans un communiqué daté du 1er octobre 2015.
Des démarches qui viseraient à trouver un terrain d’entente avec la population.
Aucune rencontre n’a eu lieu avec les autorités du pays sur la situation tendue qui sévit à l’Arcahaie, dément Jean Robert Simon. [jep emb gp apr 9/10/2015 16 : 00]