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Haïti-Elections : La démission du conseiller électoral, Néhémie Joseph, une source d’inquiétude, selon diverses organisations

P-au-P, 06 oct. 2015 [AlterPresse] --- La démission du conseiller électoral Néhémie Joseph constitue une source d’inquiétude pour des parties prenantes aux élections, constatent plusieurs organisations de la société civile, dans un communiqué de presse transmis à l’agence en ligne AlterPresse.

Les motifs de démission avancés par le conseiller électoral Me Néhémie Joseph « renforcent les inquiétudes des parties prenantes aux élections en ce qui a trait à la réalisation effective d’élections honnêtes, crédibles et démocratiques et au respect du vote populaire », expriment ces organisations dans leur communiqué en date du 5 octobre 2015.

Me Néhémie Joseph a remis sa démission au Conseil électoral provisoire (Cep) pour manque de confort, indique une lettre en date du 30 septembre 2015.

« Aujourd’hui, j’ai, de plus en plus, la conviction de terminer ma mission en me versant dans l’illégalité », a-t-il écrit dans sa lettre de démission.

Déplorant que l’institution électorale ait décidé de ne pas tenir compte des sanctions réclamées par plusieurs franges de la société haïtienne, ces organisations estiment que ce comportement risque de saper toute la confiance de la population dans le processus électoral.

Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), le Conseil national d’observation des élections (Cno) et le Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane) critiquent également l’absence de transparence dans le processus d’évaluation annoncée par le Cep sur les élections controversées du 9 août 2015.

Par ailleurs, ces organisations regrettent que les élections des collectivités territoriales soient encore une fois traitées avec tant de négligence.

Ces élections locales revêtent une importance capitale pour une participation citoyenne effective de nature à mettre le pays sur les rails de la démocratie, indiquent-elles.

Les pouvoirs locaux sont des pouvoirs de proximité, alors que les pouvoirs législatif et exécutif sont généralement plus éloignés de la population haïtienne, notamment des couches vulnérables, font-elles remarquer.

Ces élections locales, préalablement prévues pour le 25 octobre 2015, ont été renvoyées au 27 décembre 2015.

« En aucune façon, elles ne peuvent encore être reléguées à l’arrière-plan. La société haïtienne attend donc qu’elles aient lieu au moins au cours de l’année 2015 », exigent le Rnddh, le Cno et le Conhane. [sj emb gp apr 06/10/2015 12 : 45]