Texte repris par AlterPresse en janvier 2016, à la veille du sixième anniversaire du tremblement de terre du 12 janvier 2010
P-au-P, 05 janvier 2016 [AlterPresse] --- L’accès au logement social constitue un problème incontournable et urgent à résoudre, estime la Coopérative haïtienne pour le logement alternatif (Koperativ ayisyèn pou lojman altènativ / Kayla).
Il est important de rappeler que, six ans après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, il y a encore des gens sous des tentes alors que les Organisations non gouvernementales (Ong) et le gouvernement haïtien ont gaspillé des millions de dollars au nom des victimes de cette catastrophe, souligne Kayla, lors d’une conférence de presse, en novembre 2015, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Il ne faut surtout pas oublier que la presse américaine a dénoncé la Croix rouge américaine, qui aurait détourné près d’un demi-milliard de dollars américains, qui devraient servir à la reconstruction d’Haïti, souligne-t-elle.
La Croix-rouge américaine a conduit un programme d’un demi-milliard de dollars (US $ 1.00 = 60.00 gourdes : 1 euro = 67.00 gourdes aujourd’hui), ayant pour but principal la construction de plusieurs centaines de maisons permanentes, selon une investigation réalisée conjointement par deux journalistes de ProPublica et de la National Public Radio (Npr).
Cette enquête a révélé une gestion douteuse de l’aide post-séisme, par la Croix-Rouge américaine, fin 2011.
Kayla appelle l’État haïtien à traîner la Croix rouge américaine en justice et à ne pas se contenter de la simple note de presse publiée par l’organisation internationale pour justifier son innocence.
Le problème de logement social marche de pair avec une série de problèmes, auxquels sont confrontées les couches défavorisées de la population, spécialement le problème d’espace, de terrain et d’expulsion forcée.
Au lieu de construire des logements sociaux pour les familles vulnérables, le gouvernement expulse les paysans et les gens défavorisés pour installer des zones franches au profit des compagnies multinationales, dénonce-t-elle.
De plus, les problèmes de logements sociaux ne figurent pas sur la liste des priorités des candidates et candidats aux élections, constate Kayla.
Il faut des logements qui respectent la dignité humaine et qui sont en accord avec la culture haïtienne, plaide Kayla, déplorant l’influence de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) et des Ongs sur la question du logement dans le pays.
L’organisation invite toutes celles e tous ceux, qui vivent dans les quartiers populaires et dans les bidonvilles, à exiger que l’État haïtien assume sa responsabilité à ce sujet. [nj emb vs apr 05/01/2016 13:00]