P-au-P, 05 octobre 2015 [AlterPresse] --- Diverses organisations de la société civile annoncent un sit-in pour le mercredi 7 octobre 2015, devant le bureau du Premier ministre Evans Paul, en vue de dénoncer un éventuel décret du gouvernement relatif à une loi sur les mines, dans une conférence de presse (donnée le jeudi 1er octobre 2015) à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Appelant à protéger le patrimoine du pays, les organisations dénonciatrices mettent en garde contre une tentative du gouvernement de publier un décret sur la loi minière, qui représente un danger pour l’économie du pays.
De concert avec des compagnies minières, le gouvernement haïtien entendrait profiter du vide parlementaire pour signer, de manière illégale, une loi minière sans consentement des autres instances concernées, selon elles.
Le Bureau des mines et de l’énergie (Bme) n’a pas cessé de rappeler qu’il y a un moratoire sur la question des mines dans le pays, après une résolution du sénat de la république, prise depuis l’année 2013.
Les organisations sociales, qui convoquent le sit-in du 7 octobre 2015, critiquent le comportement du gouvernement, qui n’a pas tenu compte des points de vue des organisations de la société civile sur l’avant-projet de loi minière ainsi que des habitants résidant dans les communautés, où est prévue l’exploitation des mines.
Cet avant-projet de loi minière, élaboré avec le concours de la Banque mondiale (Bm), contient des lacunes, susceptibles de mettre l’environnement du pays en péril et d’entraver l’État, relève l’organisation Oxfam, dans une note en date du jeudi 20 août 2015.
« Nous sommes encore plus anxieux, lorsque nous nous rappelons que ce projet de loi est élaboré sans consulter la population. C’est une façon d’empoisonner l’environnement du pays déjà dégradé, de violer le droit de souveraineté, le droit social, culturel et économique de la population haïtienne », fustige l’économiste Camille Chalmers, directeur exécutif de la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda).
Au cas où le gouvernement publie un décret sur la loi minière, il enlèvera le droit qu’a le parlement de voter des lois pour protéger les ressources du pays, avertissent les organisations, qui demandent à la population haïtienne de se mobiliser dans l’objectif de faire obstacle aux actions du gouvernement et des compagnies d’exploitations minières.
Elles appellent les organisations des droits humains à faire montre de vigilance et à se solidariser avec les protestataires, qui luttent contre ces exploitations dangereuses.
Parmi les organisations protestataires, se retrouvent le Collectif justice mine (Cjm), Fòs refleksyon ak aksyon sou koze kay (Force de réflexion et d’action pour le logement / Frakka ), le Groupe d’appui aux rapatriés et aux réfugiés (Garr), les défenseurs sans frontières des droits humains (Desafrodh), l’Initiative du mouvement patriotique démocratique et populaire (Impdp), le Groupe de recherches et d’appui au développement des collectivités territoriales (Grad). [nj emb rc apr 05/10/2015 12:30]