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Haïti- R.D : Grogne des commerçants à la frontière de Belladère après l’interdiction des 23 produits dominicains par voie terrestre

Correspondance Shella Chauvette

Belladère, 05 oct. 2015 [Alter Presse] --- La récente décision du Ministère de l’économie et des finances (Mef) d’interdire 23 produits dominicains par voie terrestre soulève le mécontentement chez des commerçantes et commerçants à la frontière de Belladère (Est) , selon les témoignages recueillis par AlterPresse.

Ces commerçants demandent aux autorités haïtiennes d’analyser les conséquences de cette interdiction sur les conditions de vie de la population de Belladère afin de prendre des mesures appropriées.

Ils soulignent aussi les retombées négatives de cette interdiction sur des prêts qu’ils ont contractés auprès des banques et les camions achetés à crédit pour le transport de leurs marchandises

Cette décision serait prise à des fins électorales, estiment-ils, invitant le gouvernement à réviser cette décision qui pénalise les commerçants.

L’importation des 23 produits par voie terrestre a été interdite par le gouvernement haïtien en vue d’un meilleur contrôle de qualité et de mieux assurer la sécurité de la population, indique une note du Mef, en date du 16 septembre 2015.

Plusieurs organisations dont l’Association des économistes haïtiens (Aeh) et le Collectif 4 décembre ont exprimé leur appui à la décision prise par le Mef, interdisant l’importation, en provenance du territoire voisin, de 23 produits par voie terrestre.

Le moment n’est pas propice pour qu’un gouvernement prenne une telle décision en fin de mandat, dénonce la commerçante Marie-Carmelle Louis.

Les activités commerciales à la frontière de Belladère constituent un moyen pour beaucoup de parents de subvenir aux besoins de leurs familles, à cause des pertes provoquées par la sécheresse sur diverses plantations, selon des habitants.

« Les autorités doivent comprendre que ce n’est pas la solution parce que ce sont les malheureux qui paient les conséquences », estime le commerçant Julio Saint-Fort.

En outre, plusieurs chauffeurs de bus et de motocyclettes ne cachent pas leur colère contre cette décision, qui, selon eux, affectent leurs conditions d’existence.

Une diminution des voyages à la frontière de Belladère a été constatée depuis l’adoption de cette mesure d’interdiction qui est entrée en vigueur le 1er octobre pro. [sc emb gp apr. 05/10/2015 12 : 30 ]