P-au-P, 30 sept. 2015 [AlterPresse] --- Un débat présidentiel a été avorté le 29 septembre à l’Institut supérieur d’études et de recherches en Sciences Sociales/ Institut d’études et de recherches africaines (Iserss-Ierah), suite à des affrontements violents entre étudiants de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh), observe AlterPresse.
Des étudiants protestataires venant d’autres entités de l’Ueh voient l’initiative de débats présidentiels dénommés « la quinzaine présidentielle », organisée par l’Iserss-Ierah, comme une tentative de propagande pour des candidats à la présidence.
Ils étaient munis d’instruments avec lesquels ils faisaient du bruit pour perturber l’atmosphère de la salle réservée aux débats présidentiels.
Des étudiants échangeaient des bousculades, des coups de pieds et de chaises dans la salle de débats transformés en champ de bataille.
Des étudiants des Facultés des sciences humaines (Fasch), d’Ethnologie, de l’Ecole normale supérieure (Ens) et de l’Institut national de gestion et des hautes études Internationales (Inaghei) entendent boycotter la quinzaine présidentielle prévue par l’Iserss-Ierah alors que les initiateurs de cette activité les mettent au défi.
« L’université est certes un espace ouvert au débat, mais le candidat invité à débattre doit avoir un certain pré requis, un minimum de moralité et d’honnêteté », lâche un étudiant protestataire.
Les étudiants n’ont aucun problème avec le professeur Sauveur Pierre Étienne (premier candidat invité aux débats), mais il y a des postulants sur cette liste qui ont posé des actions ayant marqué l’histoire de l’Ueh comme Mario Andrésol, affirme un autre étudiant.
Mario Andresol aurait ordonné en 2009 à une unité de la police l’ordre de terroriser les étudiants de médecine alors qu’il y avait une crise à la faculté, rappelle-t-il.
« Nous avons stoppé l’activité dès le départ pour éviter que les autres disent que l’université est l’espace du parti politique Organisation du peuple en lutte (Opl). Lorsque Mario Andrésol viendra, nous ne le laisserons pas investir l’espace », soutient-il.
Nous aurions pu comprendre la raison d’être de cette activité si elle avait pour but de pointer du doigt les différents problèmes auxquels est confrontée l’Ueh et de les analyser ensemble, explique-t-il.
Il fustige le comportement des candidats qui veulent rechercher de la visibilité au détriment de l’université.
Entreprise de concert avec le décanat de l’Iserss-Ierah et le comité central des étudiants, la quinzaine présidentielle est une activité qui consiste en une série de débats politiques où 15 candidats à la présidence devraient intervenir pour présenter et débattre de leur vision et de leur programme avec un public estudiantin.
L’activité devrait prendre fin le 17 octobre prochain. [nj emb gp apr 30/09/2015 00 : 20]