Port-au-Prince, 29 sept. 2015 [AlterPresse] --- La Coalition de plaidoyer pour les droits sexuels et reproductifs (Dssr) demande à l’État haïtien d’adopter des mesures de contrôle des conditions d’exercice de l’avortement, à l’occasion de la journée internationale pour la dépénalisation de l’avortement, le 28 septembre.
Coordonnée par la Solidarite fanm ayisyèn (Sofa) et Kay fanm (Maison des femmes), la Coalition appelle à la dépénalisation de l’avortement, par l’abrogation de l’article 262.1 du Code pénal, qui interdit et criminalise l’avortement, quellles que soient les circonstances, dans un communiqué transmis à AlterPresse.
Elle recommande la mise en application du protocole de prise en charge des femmes en situation d’avortement, telle que préconisée par l’Organisation mondiale de la santé (Oms).
Elle encourage aussi la mise en œuvre d’une politique nationale sur la population, prenant en compte les spécificités des femmes.
La Sofa et Kay fanm en profitent pour attirer l’attention de la société, en général, et des autorités haïtiennes, en particulier, sur « le grave problème » de santé publique que représente l’avortement.
« En limitant les risques d’avortements non sécurisés, on protège la vie des jeunes filles et des femmes. On respecte leurs droits fondamentaux, notamment celui de refuser une grossesse forcée, suite à un viol ou une grossesse non désirée, et celui d’avoir accès à des services de santé sûrs, délivrés selon les standards de l’Oms », fait valoir la Coalition.
Surtout pratiqués par des jeunes (15-29 ans), dans des conditions non sécuritaires, les avortements s’accompagnent souvent de complications (40% des cas), révèlent les données disponibles pour Haïti, à partir des études Emmus (Enquête mortalité, morbidité et utilisation des services).
Après la mortalité maternelle à l’accouchement, les avortements non sécuritaires constituent la deuxième cause de décès des femmes en Haïti, soit 15% à 18% des cas.[ nj emb rc apr 29/09/2015 10:40]