P-au-P, 8 sept. 2015 [AlterPresse] --- La Plateforme Vérité annonce son retrait officiel du processus électoral, dont le premier tour des législatives, émaillées de violences et d’irrégularités, a eu lieu le 9 août dernier.
« C’est officiel : la Plateforme Vérité ne participera pas aux élections avec le CEP (Conseil électoral provisoire) actuel », écrit le candidat à la présidence évincé de la course, Jacky Lumarque, sur son compte Twitter.
Il rend public une lettre du coordonnateur général de la plateforme, Génard Joseph, en date du 8 septembre, où ce dernier indique que Vérité ne cautionnera pas le « désordre électoral qui va renforcer l’instabilité et la dictature ».
Depuis plusieurs jours, la Plateforme Vérité était en réunion en vue de se mettre d’accord sur le retrait de ses candidats aux élections législatives et présidentielles et locales en cours, a confirmé à AlterPresse, le porte-parole de la Plateforme, Joanas Gué.
Vérité a déjà produit divers recours pour la réintégration de Jacky Lumarque, écarté de la course présidentielle par le Cep pour question de décharge.
Dans un premier temps, Lumarque avait eu gain de cause devant les Bureaux de contentieux électoraux départemental (Bced) et national (Bcen).
Depuis son éjection par le Cep le 19 juin 2015, il n’a pas cessé de réclamer sa place dans la liste des candidats à la présidentielle du 25 octobre.
Dans une lettre adressée le 3 septembre 2015 à la Commission interaméricaine des droits humains (Cidh), la Plateforme Vérité lui demande de requérir de l’État haïtien d’adopter des mesures conservatoires afin de prévenir des dommages irréparables au processus électoral en cours.
« Haïti a signé l’engagement pris par l’organisation des états américains (Oea) de défendre la démocratie dans tous les pays membres, ces engagements internationaux ne sont pas contraires à la constitution du pays », fait remarquer la plateforme, dans une note en date du 5 septembre.
La plateforme justifie sa démarche auprès de la Cidh par le fait que cette dernière, dit-elle, est responsable d’appliquer les dispositions de la charte démocratique interaméricaine.
Cette disposition aurait été prise après l’épuisement des recours internes, indique la plateforme, qui attire l’attention sur la gravite et l’urgence de la violation de droit en ce qui concerne le dossier de Lumarque écarté de la course électorale.
« Cette mise à l’écart illégale du candidat à la présidence Jacky Lumarque des présidentielles haïtiennes prévues le 25 octobre et le 27 décembre 2015 menace la démocratie représentative, l’état de droit, la stabilité, la paix et le développement en Haïti », condamne-t-elle.
Toutes les démarches prévues par la loi et la constitution en matière de justice, entreprises par le candidat à la présidence de la plateforme ont été vaines, regrette-t-elle.
Entre temps, il y a eu, entre autres, plusieurs manifestations de rue organisées à Port-au-Prince par la plateforme Vérité et une pétition signée par diverses personnalités en faveur de la réintégration de Jacky Lumarque dans la course à la présidence.
D’autres partis, très critiques contre le Cep, se mobilisent depuis plusieurs jours à Port-au-Prince. Des manifestations ont lieu également en province. [bd emb gp apr 8/09/2015 14 :30]