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Haïti-Elections : Diverses organisations de droits humains invitent le Cep à se mettre à l’écoute des protagonistes politiques

P-au-P, 08 sept. 2015 [AlterPresse] --- Plusieurs organisations encouragent le Conseil électoral provisoire (Cep) à se mettre à l’écoute des protagonistes politiques, notamment en ce qui concerne une évaluation du scrutin législatif du dimanche 9 août 2015, dans un rapport daté du 7 septembre consulté par l’agence en ligne AlterPresse.

Cette écoute constitue « la seule condition, capable de garantir une plus large participation aux élections, la fiabilité du vote, la légitimité des nouveaux élus et la mise en place des institutions démocratiques », estiment le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), le Conseil national d’observation (Cno) et le Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane).

« Le seul moyen de rétablir la confiance des acteurs politiques, dans ce processus, serait une évaluation sérieuse, honnête, complète et sincère du comportement des principales parties prenantes aux élections dans chaque circonscription », indiquent ces organisations.

Elles appellent à des sanctions exemplaires contre les fraudeurs et tous les protagonistes, impliqués dans le saccage du matériel électoral ou ayant commis des actes d’intimidation et d’agression contre la population dans plusieurs département du pays, comme le Nord, la Grande Anse (une partie du Sud-Ouest), l’Artibonite.

Le Rnddh, le Cno et le Conhane soulignent diverses situations et décisions, en rapport au processus électoral, qui demandent des clarifications.

Le fait par le Cep de considérer 70% des procès-verbaux, pour valider l’élection dans une circonscription ou un département, porte atteinte au principe du suffrage universel, dénoncent ces organisations, exigeant des explications sur les causes du rejet des 30% de procès-verbaux.

Sur 18% de participation, seulement 9 candidats ont été élus, dont 4 du Parti haïtien tèt kale (Phtk) aux législatives du 9 août 2015, d’après les premiers résultats.

Ces joutes électorales visaient à renouveler 2/3 du sénat (20 candidats à élire) et la totalité (119 candidats à élire) de la chambre des députés

Ces organismes signalent également une absence de communication et de transparence sur le mode de fonctionnement du Centre de tabulation, sur les procédures de validation des procès-verbaux et sur le protocole adopté dans le traitement des données.

Ces manquements restent des facteurs déstabilisateurs du processus, ajoutent-ils.

« Le refus du Cep de reconsidérer le mode de calcul des résultats des sénatoriales, qui devrait se fonder sur le principe démocratique sacré : un votant - une voix – une candidature, constitue également un fait, qui remet en question la crédibilité des résultats communiqués », note le rapport.

Le document souligne une absence de mesures disciplinaires dans le traitement de la fourniture des cartes d’accréditation aux observateurs et aux mandataires.

Ceci porte un coup grave à la crédibilité du processus, mettant en péril le mouvement citoyen de l’observation non partisane des élections, critiquent ces organismes.

Entre-temps, de nouvelles manifestations sont annoncées, cette semaine, par des partis politiques contestataires, en vue d’exiger l’annulation du scrutin du 9 août 2015. [nj emb rc apr 08/09/2015 11:00]