P-au-P, 08 sept. 2015 [AlterPresse] --- Le Collectif des candidates et des candidats « contre le coup d’Etat électoral » ainsi que plusieurs regroupements de partis politiques entendent organiser, du mardi 8 au vendredi 11 septembre 2015, un vaste mouvement de protestation pour continuer d’exiger l’annulation du scrutin législatif du 9 août 2015.
Cette mobilisation entend également réclamer la démission du président du Conseil électoral provisoire (Cep), Pierre-Louis Opont, indiquent des partis politiques protestataires, lors d’une conférence de presse, donnée le lundi 7 septembre 2015.
Se disant déterminés à utiliser tous les moyens pacifiques et légaux pour faire échec au « coup d’Etat électoral », ils encouragent des manifestations, sans relâche, pour obtenir l’annulation de ce qu’ils appellent « la mascarade électorale » du 9 août 2015 et l’organisation d’élections générales dans le pays sans la force des armes.
La semaine dernière, ces organisations politiques ont tenu deux journées de manifestations en vue d’exiger la démission de Pierre-Louis Opont.
« Il n’y avait pas eu d’élections le 9 août 2015. Il ne saurait y avoir d’élections le 25 octobre 2015 », critique, pour sa part, le candidat au sénat de la république à sa propre succession, Pierre Francky Exius.
Le scrutin du 9 août 2015 visait à renouveler 2/3 du sénat (20 candidats à élire) et la totalité (119 candidats à élire) de la chambre des députés
Plusieurs partis et regroupements de partis politiques ont dénoncé vertement les irrégularités enregistrées lors du scrutin du 9 août 2015, anomalies qu’elles mettent sous le compte du Cep, « qui aurait planifié » ce qui s’est passé.
Divers secteurs de la vie nationale continuent de demander une évaluation de la journée électorale du 9 août 2015, rappelle la présidente de la Fusion des sociaux-démocrates, Edmonde Supplice Beauzile, candidate à la présidence.
« Les 9 conseillers électoraux avaient rejeté toutes proposition et toutes idées contraires aux intérêts du Parti haïtien Tèt kale (Phtk), de Bouclier, de Vérité, de Ayiti an aksyon (Aaa) et de Konvansyon inite demokratik (kid) », fustige-t-elle.
En dépit d’un rapport dressé, entre autres, par le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) et la Commission justice et paix, relatant des irrégularités, fraudes massives et des violences liées au scrutin du 9 août 2015, les 9 conseillers électoraux ont decidé d’avancer « inexorablement » vers la réalisation d’un second tour fictif, déplore-t-elle.
L’annonce officielle du Cep, en ce qui concerne l’ouverture (le 9 septembre) de la campagne présidentielle ainsi que la rencontre - prévue pour ce vendredi 11 septembre 2015 - avec des candidates et candidats à la présidence, sur les mesures adoptées en vue de réaliser le scrutin du 25 octobre, constituent une « impudence », jugent ces partis contestataires.
L’institution électorale a annoncé officiellement la période de campagne électorale, pour la présidentielle, du mercredi 9 septembre au vendredi 23 octobre 2015.
« En s’associant pour organiser des élections malhonnêtes, opaques, anti-démocratiques, les 9 conseillers électoraux, ainsi que Phtk, Bouclier, Vérité, Kid, Aaa, ont donné la mesure de leurs talents par la force des armes et à coup d’argent sale », critique Edmonde Supplice Beauzile.
Des partis politiques - comme la Fusion des sociaux-démocrates, Ayisyen pou Ayiti, l’Union des patriotes pour l’avancement national (Upan), la Plateforme Jistis et Fanmi Lavalas, entre autres, ont appelé les organisations de droits humains, les organisations syndicales, les organisations de presse, les institutions religieuses à interpeller leurs représentants au sein du Cep. [jep emb rc apr 08/09/2015 10:10]