P-au-P., 6 nov. 04 [AlterPresse] --- Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et l’ONG CARE condamnent la détérioration de la situation sécuritaire aux Gonaives (Nord) empêchant l’acheminement et la distribution de l’aide humanitaire aux populations affectées par les récentes inondations meurtrières. Les deux organismes menacent d’arrêter leurs opérations si la situation ne s’améliore pas.
« Au cours du mois écoulé les actes de violences ont augmenté incluant les attaques de convois devant apporter de l’aide humanitaire dans la ville », ont indiqué le PAM et la Care dans une déclaration transmise à AlterPresse.
La dernière attaque remonte au 3 novembre, lorsqu’un camion chargé de 30TM de riz du PAM a été pillé, ont rapporté les organismes. Un véhicule de l’ONG Médecins du Monde (MDM) a aussi été attaqué le 9 octobre et un camion de la Croix Rouge française a été pillé le 12 octobre.
« Quand nos chauffeurs reviennent blessés et contusionnés, et que notre personnel et bénéficiaires sont sous l’effet du gaz lacrymogène lancé pour garder le contrôle sur les site de distribution, nous avons largement dépassé la limite des conditions normales de travail », a estimé Abby Maxman, Directrice de la CARE en Haïti. « Si la situation au point de vue sécuritaire ne s’améliore pas, on sera peut être obligé d’arrêter », a ajouté Maxman.
« Il est vital que les autorités locales fournissent un couloir humanitaire sécurisé qui nous permettrait d’agir », a pour sa part fait savoir Guy Gauvreau, Directeur du PAM en Haiti.
En octobre dernier on apprenait que six des onze ONG présentes aux Gonaïves avaient été attaquées par des groupes d’hommes en colère. « La sécurité est essentielle pour que l’aide humanitaire puisse se dérouler sans heurts », avaient estimé les ONG dans un message commun adressé à la communauté de Gonaïves et aux différents groupes armés de la région.
Par la suite OXFAM a suspendu temporairement ses activités aux Gonaïves, sauf en ce qui concerne la distribution de l’eau potable à la population. « Même si nous ne sommes pas directement la cible d’actes de violence, la situation générale reste très volatile », a déclaré Maite Alvarez, agente de communication d’OXFAM en Haïti.
Les inondations causées par le passage de la tempête tropicale Jeanne au Nord d’Haiti ont fait plus de 2700 morts et disparus. [gp apr 06/11/2004 00:10]