P-au-P, 07 septembre 2015 [AlterPresse] --- Un groupe de journalistes critique l’insouciance de l’Etat, lors d’une marche réalisée le dimanche 6 septembre, à Port-au-Prince et à Gressier (sud de la capitale), en mémoire de Jefferson Michel Casséus (34 ans) et Johnson Baptiste (25 ans), deux confrères décédés le dimanche 30 août 2015, dans un accident de circulation à Merger (même région), observe AlterPresse.
Ayant rassemblé des centaines de participants et participantes, cette marche silencieuse et symbolique organisée en collaboration avec l’Association des journalistes haïtiens (Ajh) a été l’occasion pour les professionnels de la presse, vêtus de blanc et noir et portant des t-Shirts à l’effigie des disparus, d’appeler l’Etat au respect de la vie.
Partie devant l’église adventiste de l’auditorium de la bible au champ de Mars, où la cérémonie funéraire de Jefferson Michel Casséus a eu lieu, la marche a observé une pause devant le local de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (Hueh) où le journaliste a rendu l’âme, faute de soins d’urgence.
« Arrêtez de banaliser la vie. Respectez la vie. Les soins de santé ne peuvent pas être une marchandise » sont parmi les messages véhiculés dans des pancartes brandies lors de la marche de protestation.
La mort de Casseus serait due à l’insouciance du corps médical de l’Hueh, déplorent le journaliste Lionel Edouard et le secrétaire général de l’Ajh, Jacques Desrosiers, dans un discours de circonstance.
Le défunt serait en vie s’il avait eu un accompagnement médical, estiment-ils, appelant les corps professionnels, en général, à prendre conscience des retombées de leurs actions dans leurs champs disciplinaires respectifs.
Desrosiers en a profité pour dénoncer la mauvaise qualité des services à l’Hueh et réclamer une nouvelle politique de santé.
Une fois arrivée devant les portes de l’hôpital « Médecins sans frontières » (Martissant), des remerciements, en guise d’ironie, ont été adressés aux responsables de ce centre pour n’avoir pas su accorder les premiers soins à la victime. Les membres du Msf ont préféré claquer la porte au nez des journalistes qui voulaient leur remettre "une carte de remerciement".
Les journalistes ont glissé la carte sous la porte d’entrée.
Ensuite, les marcheurs protestataires se sont rendus sur le lieu du drame, où des gerbes de fleurs et des bougies allumées ont été déposés en mémoire de leurs confrères décédés.
Les funérailles de Jefferson Michel Casséus, de la Télévision nationale d’Haïti (Tnh), et Johnson Baptiste, du quotidien Le Nouvelliste, ont été chantées, le dimanche 6 septembre 2015, respectivement à Port-au-Prince et à Gressier.
La présence des officiels du gouvernement et des représentants de partis politiques a été remarquée aux cérémonies funéraires des deux journalistes. [sj emb gp apr 07/09/2015 13 : 10]