P-au-P, 24 août 2015 [AlterPresse] --- La Plateforme des organisations de défense des droits humains (Pohdh) déclare relever un déséquilibre au niveau des sanctions prises à l’encontre de certains candidats, soupçonnés dans les violences et irrégularités lors des législatives du dimanche 09 août 2015.
« Je m’attendais à ce que le Conseil électoral provisoire (Cep) sanctionne beaucoup plus de personnes, qui ont été impliquées dans des actes de violences et les fraudes électorales. Les 16 candidats écartés ne peuvent être les seuls responsables de ces désordres du 09 août », indique à AlterPresse le secrétaire exécutif de la Pohdh, Antonal Mortimé.
Aucune action publique n’a encore été mise en mouvement contre les fraudeurs et les criminels électoraux. Les sanctions annoncées ne reflètent pas, non plus, les désordres généralisés du scrutin du 09 août 2015, entaché de violences et d’irrégularités dans les différentes communes des départements, considère la Pohdh.
Le regroupement d’organismes de droits humains insiste sur le faible taux (18%) de participation, le 9 août 2015, d’électrices et d’électeurs, qui était prévisible, en raison de divers cas de violences pré-électorales et de l’absence de discours électoral porteur du côté des candidates et candidats.
L’organisme électoral a publié des résultats préliminaires pour les différents départements, alors que les élections ont été annulées très tôt, durant la journée du 9 août, dans plusieurs circonscriptions du pays.
« Le Cep ne saurait prétendre aboutir à aucun vainqueur, puisque des élections ont été annulées dans plusieurs communes des différents départements. Ce qui peut porter préjudice aux candidats, qui pourraient bénéficier de plus de votes, la population ne pouvant pas jouir de son droit de vote ».
La Pohdh s’étonne de la tendance des résultats préliminaires du 20 août 2015, selon lesquels le Parti haïtien tèt kale (Phtk) et le parti Bouclier - un allié du président Joseph Michel Martelly – se trouveraient en tête de liste des partis (les mieux placés pour gagner les législatives), pendant que les prévisions et les dénonciations les confirmaient comme détenant les moyens politiques et économiques pour influencer le vote du 9 août 2015.
« Ces questions soulèvent des inquiétudes par rapport à la santé de la démocratie ».
La Pohdh recommande, notamment, de reprendre les sénatoriales dans l’Ouest, où se trouve la capitale Port-au-Prince, le Nord et l’Artibonite, pour les circonscriptions qui ont été annulées.
Depuis la publication, le 20 août dernier, des résultats préliminaires des législatives de 2015, plusieurs cas de protestations ont été enregistrés à travers plusieurs communes des différents départements du pays.
Plus d’une trentaine de cas de contestations, dont 6 pour les sénatoriales et 28 pour les candidats à la députation, ont été formellement produits, entre les 21 et 23 août 2015, auprès du Bureau électoral départemental I (Bed I) de l’Ouest, selon les informations disponibles. [bd rc apr 24/08/2015 15:46]