P-au-P, 17 aout 2015 [AlterPresse] --- Les États-Unis appellent la République Dominicaine à éviter toute déportation massive d’illégaux de son territoire, dans un communiqué de presse du département d’État daté du 14 août.
La République Dominicaine est vivement conseillée de conduire les déportations de manière transparente et dans le respect des droits humains.
« Les procédures de déportation doivent répondre à des protocoles et procédures claires, publiquement disponibles et vérifiables », indiquent les Etats-Unis, rejoignant ainsi la demande du gouvernement haïtien d’établir un protocole sur les déportations.
Cette demande a été refusée par son homologue dominicain qui a réservé un accueil glacial aux recommandations de l’Organisation des Etats américains appelant à un dialogue binational sur la question.
Cette réaction de Washington arrive cependant deux mois après le début des déportations qui continuent d’alarmer des organisations locales et internationales, suite à l’expiration, le 17 juin 2015, du Plan national dominicain de régularisation de étrangers (Pnre).
Plus de 65 mille personnes sont déjà rentrées en Haïti, suivant des chiffres officiels dominicains. Selon une enquête de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) 20% des retours seraient forcés.
Pour sa part, le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) déclare avoir recensé, pour le mois de juillet 2015, 949 personnes rapatriées par les autorités dominicaines et 7,679 qui sont rentrées en Haïti « de leur propre gré ».
Ces déportés vivent dans des conditions difficiles et le camp Fond Jeannettes à Anse-à-Pitres réclame déjà des solutions humanitaires.
« Il est impératif que la République Dominicaine identifie effectivement les personnes potentiellement sujettes à la déportation afin de déterminer si elles sont de nationalité dominicaine, requièrent une protection internationale, ou sont éligibles à la naturalisation ou la régularisation », affirment les Etats-Unis, se disant « profondément préoccupés » par le fait que certaines personnes n’ont pas eu assez de temps et d’informations pour se régulariser.
« La République Dominicaine doit prendre les mesures adéquates pour prévenir les risques d’apatridie et de confiscation discriminatoire de documents », préconisent-ils.
Ils conseillent vivement à la République Dominicaine de permettre à des organisations de la société civile et des institutions internationales à l’image de l’Organisation internationale des migrations (Oim) et du haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Haïti et la République Dominicaine doivent se consulter et collaborer sur des procédures et processus pour le retour sécurisé et ordonné de migrants sur leur frontière commune, encourage Washington. [apr 17/08/2015 13 :25]