P-au-P, 17 août 2015 [AlterPresse] --- Plusieurs organisations haïtiennes, dont le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), appellent à la solidarité internationale en faveur de Manuel de Jesús Dandre, un avocat dominicain qui risque d’être dénationalisé par son propre pays, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.
Manuel de Jesús Dandre, 55 ans, est un avocat militant pour les droits humains.
La Junte centrale électorale, organisme dominicain, lui refuse, désormais, l’accès à son acte de naissance « en raison de son origine haïtienne », alors qu’il tentait de faire « [corriger] une erreur matérielle » dans le document, rapportent les organisations haitiennes dans une déclaration conjointe dont a pris connaissance AlterPresse.
Pour elles, cette décision est liée à l’arrêt 168-13, adopté le 23 septembre 2013 par la Cour constitutionnelle dominicaine et qui enlève la nationalité dominicaine à des milliers de Dominicaines et Dominicains, pour la plupart d’origine haïtienne.
« Cette flagrante violation du droit à la nationalité survient dans un contexte, où les autorités dominicaines utilisent tous les moyens, y compris l’embauche de lobbyistes internationaux, pour se défendre des accusations de pousser vers l’apatridie des milliers de citoyens d’origine haïtienne, dans un contexte de remontée de la xénophobie et de l’ antihaïtianisme », affirment les organisations haïtiennes.
Ces organisations appellent le Marché commun des Caraïbes (Caricom), l’Organisation des Etats américains (Oea) et l’Organisation des Nations Unies (Onu) à se solidariser avec l’avocat Manuel de Jesus Dandre, tout en prenant des mesures pour que l’Etat dominicain sursoie à sa politique.
Le Gaarr, le Réseau Frontalier Jeannot Succès (Rfjs), le Service Jésuite aux Migrants (Sjm-Haïti) et la Fondation Zile sont les signataires de la déclaration conjointe. [kft rc apr 17/08/2015 10:50]