P-au-P, 17 août 2015 [AlterPresse] --- La faible participation, enregistrée au scrutin du 9 août 2015, « ne saurait garantir la légitimité des élus » qui sortiront de ces élections, insiste, particulièrement, la Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh), dans une conférence de presse à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
« Ce faible taux de participation est lié à plusieurs facteurs, tels la perte de confiance dans les politiciens, la crainte d`être victimes de violence lors des affrontements entre les partisans des candidats, le non-affichage de la liste électorale dans les centres de vote 30 jours avant les élections (suivant l`article 33 du décret électoral) », avance le secrétaire exécutif de la plateforme, Antonal Mortimé, lors d’une conférence de presse de présentation du rapport préliminaire le vendredi 14 août 2015.
La Pohdh dresse un bilan préliminaire sombre du déroulement des législatives du dimanche 9 août 2015, qui ont été émaillés de violence avec un faible taux de participation des électrices et électeurs.
La campagne peu convaincante des candidates et candidats, la délocalisation de plusieurs centres de vote, l`absence de transport public durant la journée de vote, le manque de confiance dans les institutions qui réalisent les élections, comme le Conseil électoral provisoire (Cep) et le gouvernement, sont autant d’autres facteurs qui expliquent ce faible taux de participation, analyse la Pohdh.
Les partis politiques ont été représentés par des femmes mandataires dans les bureaux de vote, bien que des femmes superviseures ou présidentes de bureaux n`aient pas été remarquées, tant au niveaux des départements que des communes du pays, déplore la Pohdh, qui salue, néanmoins, les efforts du Conseil électoral provisoire (Cep) de respecter le quota de 30% de femmes dans les bureaux de vote.
A travers ses observateurs sur le terrain, la Pohdh a constaté plusieurs cas de violences et d`irrégularités dans divers départements, notamment l`Ouest (où se trouve la capitale Port-au-Prince), le Plateau central, le Nord, l`Artibonite, où les observateurs haïtiens n`ont pas eu accès aux centres de vote, contrairement aux observateurs de l`Union européenne (Ue) et aux journalistes étrangers ayant eu accès sans contrainte.
« Il y avait beaucoup plus d`observateurs que d`électeurs dans les bureaux de vote. Dès 10:00 am (14:00 gmt), plusieurs bureaux vote ont été détruits et des manifestants ont gagné les rues.Ce qui est contraire aux dispositions du décret électoral », soulignent les responsables de la plateforme.
La Pohdh appelle à des sanctions contre les personnes impliquées dans les violences et irrégularités, lors des élections législatives du 9 août 2015.
Elle recommande au Cep d`être attentif aux diverses critiques et recommandations des protagonistes concernés par le processus électoral.
La Pohdh a eu la collaboration de la Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa) dans l`élaboration de ce rapport préliminaire sur les législatives.
Le dimanche 09 août 2015, 5 millions 800 mille électrices et électeurs devaient élire 119 députés, parmi 1,621 candidates et candidats, ainsi que 20 sénateurs, parmi 232 postulantes et postulants. [bd kft rc apr 17/08/2015 10:00]