P-au-P, 13 août 2015 [AlterPresse] --- Les activités de transports dominicains, au point frontalier haitiano-dominicain Malpasse/Jimani, n’ont toujours pas repris, malgré une réunion de travail entre la Commission technique de gestion et de développement des frontières (Ctf) et le syndicat haïtien de transporteurs frontaliers, le lundi 10 août 2015, observe AlterPresse.
Les chauffeurs de containers en provenance de la République Dominicaine se gardent toujours d’entrer sur le territoire haïtien et continuent de réclamer des mesures de sécurité pour leurs véhicules, rapporte le président du Conseil du Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), Philippe Jean Thomas.
À part les activités de transports journaliers effectués sur le territoire haïtien, la situation n’a pas évolué du côté dominicain, alors que la Ctf a rencontré le syndicat haïtien de transporteurs frontaliers.
Cette rencontre visait à faire la lumière sur les événements malheureux, survenus au point frontalier de Malpasse/Jimani, où un camionneur haïtien dénommé Jonas Joseph a été tué par un Dominicain lors d’une bagarre pendant la semaine du 25 juillet 2015.
En représailles, les Haïtiens ont cassé les pare-brise des camions de transporteurs dominicains qui, à leur tour, ont fermé, le lundi 3 août 2015, le point frontalier de Jimani pour exprimer leur mécontentement.
Les syndicalistes dominicains, tout de suite entrés en grève, ont exigé de l’État haïtien la réparation des pare-brise cassés par des Haïtiens.
Entre-temps, des barricades ont été dressées sur la route en vue d’empêcher l’entrée et la sortie de tout véhicule sur le territoire dominicain.
La mort du camionneur a été déplorée avec une extrême rigueur par l’État haïtien, dans une note en date du 10 août 2015.
Le gouvernement haïtien exige une clarification sur ce décès de manière à fixer les responsabilités et trouver le meurtrier puisque, dit-il, les parties haïtiennes et dominicaines se rejettent la culpabilité.
Ce drame a aussi provoqué la colère des habitants de Malpasse et de Fonds Parisien, qui ont paralysé le trafic sur toute la bande frontalière menant jusqu’à la Croix-des-Bouquets.
Le gouvernement haïtien, à travers la Ctf, en profite pour condamner les agressions et actes de vandalisme, commis par la suite à l’encontre des camionneurs dominicains et sur les commerçants ainsi que leurs marchandises.
Il appelle les autorités policières et judiciaires de la commune de Ganthier à faire régner l’ordre et la discipline dans cette zone stratégique pour le commerce binational.
Il recommande d’accélérer le processus de l’enquête afin que les résultats soient communiqués, de manière célère, aux responsables de l’administration judiciaire pour les suites de droit.
La Commission appelle les riverains de Malpasse, Fonds Parisien, Fonds Bayard et des environs, au calme et au respect des principes de droit, de vivre ensemble et de bon voisinage.
Elle encourage les syndicats des transporteurs haïtiens à engager un dialogue constructif avec la Fédération des transporteurs dominicains (Fenatrado) afin de tout mettre en œuvre pour trouver une entente durable.
Celle-ci contribuera à assurer un flux régulier et harmonieux du trafic entre la République d’Haïti et la République Dominicaine, que ce soit sur la frange de Malpasse ou d’autres points de transit de biens et de personnes sur la bande frontalière en général.
La Commission entend trouver les voies et moyens, de concert avec la Police nationale d’Haïti (Pnh), l’administration générale des douanes, les structures de la défense nationale, pour renforcer la sécurité des véhicules, des marchandises et des personnes dans tous les axes de passage de la frontière.
Une plateforme de transbordement sera mise en place à Fonds Bayard dans la zone de Malpasse, pour opérer, de concert avec la douane, le syndicat des transporteurs haïtiens et des firmes spécialisées, en vue de sécuriser et de mieux organiser le transport de marchandises sur cet axe frontalier, annonce-t-elle. [emb kft gp apr 13/08/2015 13:55]