P-au-P, 13 août 2015 [AlterPresse] --- Le scrutin législatif du dimanche 9 août 2015 soulève le problème de la légitimité des prochains parlementaires, mettent en garde des organisations de la société civile, dans un rapport d’observation électorale, en date du 10 août 2015.
Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), le Conseil national d’observation (Cno) et le Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane) invitent les acteurs impliqués dans le processus électoral à ne pas banaliser les faits enregistrés lors de ce scrutin.
Les organisations recommandent au Conseil électoral provisoire (Cep) de se méfier de tous ceux et celles qui lui affirment que tout s’est bien passé lors du scrutin qui était, disent-elles, entaché de graves irrégularités, d’actes de violences et de fraudes.
Ce scrutin s’est déroulé dans l’irrespect total de la dignité humaine, fustigent ces organisations estimant qu’ « il est inconcevable qu’un pays comme Haïti, qui se targue de se battre pour l’État de droit et la démocratie, réalise en ce 21è siècle, des élections qui constituent un accroc aux normes démocratiques ».
« Il est inadmissible que la loi de la majorité soit utilisée par les autorités pour justifier l’échec cuisant enregistré par l’organisation de ce scrutin », dénoncent-t-elles.
Des cas d’irrégularités ont été, entre autres, constatés dans la livraison des cartes d’accréditation pour les observateurs électoraux et pour les mandataires des partis politiques, relèvent-elles.
Dans la majorité des centres de vote, l’heure moyenne à laquelle le processus électoral a débuté est de neuf (9) heures, parfois suite aux pressions des électeurs frustrés et impatients, rapportent-elles.
Des plus, les matériels de vote, les isoloirs, l’encre indélébile et les urnes n’ont pas été adaptés aux circonstances.
Mille cinq cents (1, 500) observateurs du Rnddh, Cno et du Conhane ont été déployés sur le terrain dans tous les départements géographiques du pays pour observer le déroulement du vote, depuis l’ouverture des centres de vote jusqu’à l’affichage des résultats du dépouillement.
Ce réseau d’observateurs appelle le Cep à tout mettre en œuvre en vue rectifier le tir lors des prochaines élections fixées le 25 octobre 2015 pour le 2e tour des législatives partielles, le 1er tour de la présidentielle et les élections locales.
Présentes sur le terrain, des missions d’observation électorale de l’Union Européenne (Moe Ue) et de l’Organisation des États américains (Moe-Oea) ont condamné les incidents violents enregistrés lors du scrutin du dimanche 9 août.
Ce scrutin constitue malgré tout « un pas positif » vers une démocratie « plus solide », selon la Moe Ue.
Le Core group appelle, pour sa part, les autorités haïtiennes à faire la lumière sur les violences et irrégularités, ayant marqué cette journée électorale.
Le Core group comprend les ambassadeurs du Brésil, du Canada, de l’Espagne, des Etats-Unis d’Amérique, de la France, de l’Union Européenne et le Représentant spécial de l’Organisation des Etats Américains,
Sept partis politiques ont aussi dénoncé les irrégularités observées lors des législatives de 2015 et exigent la formation d’une commission d’enquête mixte.
Les législatives doivent permettre d’élire 119 députés et deux tiers des membres du sénat, soit 20 sénateurs. [emb kft gp apr 13/08/2015 12 : 50]