P-au-P, 09 août 2015 [AlterPresse] --- Les opérations de vote ont débuté de façon chaotique à Carrefour Feuilles, 7e section communale de Port-au-Prince, notamment dans les centres de vote du lycée de Carrefour feuilles et de l’école Constantin Mayard, constate AlterPresse.
10:30 (14:30 gmt). Une petite foule se presse à l’intérieur du lycée, dans une atmosphère déjà torride. Les électrices et électeurs peinent à trouver les bureaux de vote, qui leur sont attribués.
L’impatience et la frustration se font sentir.
« Le numéro 20. Où est le numéro 20 ? » demande un homme.
« Cherche-le. Tu dois le chercher », lui rétorque une femme.
Dans ce centre de vote, les bureaux sont identifiés en dehors de toute logique de numération.
Le bureau de vote numéro 19 est voisin du numéro 35. L’on remarque le numéro 53 tout près du 47, mais pas de trace du 50.
Les membres de bureau de vote assistent à cette cohue, avec des yeux de merlans frits.
Un électeur, dépité, ressort du bureau de vote.
« Je vais voir à l’école Constantin Mayard », dit-il, apparemment pas découragé.
Âgé de 19 ans, il entend bien voter pour la première fois de sa vie.
Dehors, l’agitation du marché public de Tunnel emporte les observateurs.
Les activités, au marché public de Tunnel, se déroulent comme pour un dimanche ordinaire. L’on croise des personnes habillées pour le service religieux du matin, qui vient de s’achever.
A l’école Constantin Mayard, à peine une vingtaine de personnes sont agglutinées devant les bureaux de vote. Cinq policiers nationaux sont près du portail, le nez dans leurs cellaulaires, tels des ados, apparemment indifférents au monde.
« Ca y est. J’ai trouvé mon nom », confie à AlterPresse le jeune électeur.
Une liste est affichée devant le bureau de vote numéro 50, qui, selon lui, aurait dû se trouver au Lycée de Carrefour Feuilles. Mais ici, le vote n’a pas encore commencé.
La porte du bureau est fermée, les responsables affirmant qu’ils ne sont pas encore prêts.
« Comment veux-tu qu’on puisse voter ? Ils n’ont pas encore ouvert la porte », relève une femme.
Plus loin, l’impatience monte d’un cran.
« Chaque bureau doit avoir un représentant de chaque parti politique. Il n’est pas possible qu’un parti ait deux mandataires dans un même bureau, alors que les autres ne peuvent pas entrer », clame un habitant du quartier.
Devant le bureau de vote voisin, en effet, un groupe de personnes se presse. Mais l’entrée leur est refusée.
Les gens attendent.
À Carrefour Feuilles, comme dans toute la capitale Port-au-Prince, le transport en commun est presque totalement à l’arrêt. Quelques motocyclettes circulent, les piétons sont peu nombreux.
Les rues sont, pourtant, jonchées de déchets, disséminés par la pluie tombée la veille, offrant un bien morne spectacle.
Après quelques tirs nourris, entendus vers 3 :00 locales (7:00 gmt), la 7e section communale de Port-au-Prince semble somnoler. Le déroulement du premier tour des législatives est au ralenti. [kft rc apr 09/08/2015 12:20]