P-au-P, 6 août 2015 [AlterPresse] --- 5 assassinats, 26 personnes blessées, 10 cas de bastonnade et 2 tentatives d’assassinat : tel est le bilan des violences électorales dressé par le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) pour la période de campagne législative débutée le 9 juillet 2015.
Parmi les personnes victimes de violence, 7 sont des blessés par balles, 17 des blessés à coups de pierre et 2 par armes blanches, indique un rapport du Rnddh sur des actes de violence préélectorale dans différents départements géographiques du pays.
Le réseau a aussi recensé 9 affrontements armés.
Chaque jour, la tension augmente d’un cran, signale-t-il, soulignant combien sont nombreux les candidats qui dénoncent les violences dont ils sont victimes, ou dont sont victimes leurs partisans et sympathisants.
L’effervescence règne dans certaines zones comme Petit-Goave, Mirebalais, Grande Rivière du Nord, Saint Michel de l’Attalaye en raison des menaces proférées à l’encontre de la population, des tirs d’armes automatiques entendus le soir et des nombreuses attaques perpétrées à l’encontre des victimes, dénonce-t-il.
Le Rnddh critique l’inertie de la Police nationale d’Haïti (Pnh) qui, dit-il, décide de ne pas intervenir pour juguler ces actes barbares perpétrés durant la campagne électorale, procéder à l’arrestation des personnes dénoncées par la clameur publique et transférer celles-ci par devant les instances judiciaires.
Ce climat de terreur installé un peu partout dans le pays n’augure rien de bon, analyse-t-il, estimant que ces actes de violences méritent une attention particulière des autorités du pays.
Le manque de fair-play des candidats aux législatives
Depuis l’ouverture officielle de la campagne électorale, le 9 juillet 2015, « différents candidats, leurs partisans et leurs sympathisants dépassent le cadre du fair-play, s’affrontent, en faisant usage d’un langage provoquant, déchirent les affiches des autres, s’attaquent mutuellement dans leur dignité », révèle le Rnddh.
À approche de la date du scrutin, les affrontements verbaux se muent en attaques physiques, en assassinats et en bastonnades, condamne-t-il.
L’organisme de défense des droits humains estime qu’il est du devoir des candidats et candidates d’appeler leurs partisans au calme.
« Il est aussi du devoir du Cep (Conseil électoral provisoire) d’intervenir en vue de rappeler aux candidats ce à quoi ils s’exposent quand ils font usage de la violence car, sinon, la situation peut empirer et déboucher, le 9 août 2015, sur un désastre électoral et, ultérieurement, sur une crise post-électorale », prévient-il.
Le Rnddh encourage tout un chacun à mettre la population en confiance dans le cadre du processus électoral et appelle en particulier les candidats à « porter leurs partisans et sympathisants à se comporter comme des personnes civilisées appelées à vivre ensemble dans la communauté, quand la fièvre électorale aura passé ».
Le Cep a également appelé les candidats aux élections législatives et leurs partisans à faire usage de modération de tolérance et de respect réciproque, dans une note en date du 4 août 2015. [emb kft gp apr 06/08/2015 11 : 40 ]